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GRANDE GUERRE, ÉTRANGLEMENTS ET MIROIRS DE FAILLE
“Si vous connaissez votre ennemi et vous-même, votre victoire est assurée. Si vous vous connaissez vous-même mais pas votre ennemi, vos chances de gagner et de perdre sont égales. Si vous ne connaissez ni votre ennemi ni vous-même, vous perdrez chaque bataille.”                                                                                                 Sun Tzu, L’Art de la guerre « C’est le moment de la paix par la force. C’est le moment d’une défense commune. Dans les semaines et les mois à venir, il faudra faire preuve de plus de courage. Et d’autres choix difficiles nous attendent. Le temps des illusions est révolu. » C’est ce qu’a déclaré, le 4 mars dernier, la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyern en présentant un plan en 5 points pour le réarmement des États membres de l’Union européenne, mobilisant près de 800 milliards d’euros pour les dépenses de défense. Cette annonce précède et s’ajoute au fonds allemand de 500 milliards d’euros que le Bundestag, le parlement allemand, a approuvé le 18 mars avec les votes du SPD, de la CDUCSU et des Verts, ainsi que les modifications constitutionnelles visant à investir dans le réarmement et à surmonter l’« obstacle » de la limite de la dette et des dépenses publiques. L’accord multimillionnaire pour financer la défense allemande donne à son tour une impulsion au plan de réarmement européen. Ce dernier est structuré et articulé autour de 5 points stratégiques. Le premier point du plan « ReArm Europe » prévoit l’activation de la clause de sauvegarde nationale du pacte de stabilité (c’est-à-dire le règlement qui régit les budgets des États membres de l’UE).  Cette mesure permettra aux États membres d’augmenter leurs dépenses d’armement au-delà de la limite de 3 % du déficit sans encourir de procédure d’infraction européenne. En pratique, les gouvernements pourront investir d’avantage dans l’armement sans craindre de sanctions de la part de l’UE (c’est-à-dire faire ce que tous les gouvernements et politiciens, tant de droite que de gauche, disaient impossible pour les dépenses sociales et sanitaires). Le deuxième point prévoit un nouvel instrument financier de 150 milliards d’euros pour des investissements militaires « partagés ». La particularité est que ces investissements militaires concerneront des équipements standardisés entre les armées de différents États, afin de garantir que les systèmes militaires puissent fonctionner ensemble en cas de guerre. Pour mettre en place ce mécanisme, la Commission européenne utilisera l’article 122 du traité de l’Union, qui permet de créer des instruments financiers d’urgence sans l’approbation du parlement des États européens. Le troisième point introduit la possibilité d’utiliser les fonds destinés à la pacification sociale (les « fonds de cohésion » présents dans chaque « plan de résilience » introduit ces dernières années et émanation directe du manifeste de la bourgeoisie et des États européens, à savoir le document Next generation UE) pour des projets de réarmement de guerre. Le quatrième point du plan prévoit la participation de la Banque européenne d’investissement au financement à long terme d’investissements à caractère militaire, tandis que le cinquième et dernier point ordonne la mobilisation générale du capital dit privé, c’est-à-dire le vol des petites économies des classes sociales défavorisées du vieux continent afin de financer la guerre des patrons et des États, en drainant l’argent des petits comptes bancaires pour les transformer en capitaux à risque dans des investissements militaires et dans la réindustrialisation du vieux continent. La mesure proposée par Mario Draghi et Enrico Letta après le succès obtenu ces dernières années au détriment des classes exploitées pour financer les grands travaux dans l’État italien (dans ce cas également, comme pour le « front intérieur » des États articulé autour de mesures répressives, la classe dominante et l’État italien font école dans l’Union européenne). L’idéologie nationaliste sert d’enveloppe et de partie prenante dans le déclenchement de la guerre mondiale, tant dans ses variantes ouvertement réactionnaires (par exemple, tous les partis d’extrême droite demandent une plus grande attention aux différents réarmements nationaux) que dans ses variantes progressistes et de gauche (par exemple sont évidentes, les déclarations en France de certains représentants du Nouveau Front Populaire sur l’urgence de recréer une idéologie patriotique et nationaliste de gauche). Dans ce climat d’union sacrée et de mobilisation des consciences et des corps, déserter (en ce qui nous concerne) le front occidental devient une urgence de plus en plus pressante. Comment faire ? Essayons tout d’abord de photographier les dynamiques et de fixer certaines coordonnées de la « Grande Guerre » qui s’accélère sur la pente qui nous conduit vers l’abîme, en partant du front oriental européen et en tenant fermement entre nos mains le sextant du défaitisme révolutionnaire et de l’internationalisme anti-autoritaire. La victoire de la partie de la classe dominante américaine qui soutient l’administration Trump a accéléré le renforcement de l’interventionnisme des États-Unis sur le continent américain, africain, moyen-oriental et surtout indo-pacifique, tandis que le lancement des pourparlers et des « rencontres de paix » entre les classes dominantes russe et nord-américain met en évidence l’opposition croissante avec les bourgeoisies du vieux continent (il est intéressant de noter que l’une de ces « rencontres de paix » s’est tenue dans la ville de Munich, déjà théâtre de la tristement célèbre conférence de paix de 1938) dans le sillage d’une sorte de Yalta 2.0 qui rappelle bien les déclarations du premier secrétaire général de l’Alliance atlantique, à savoir que l’OTAN sert à « garder les Américains à l’intérieur, les Russes à l’extérieur et les Allemands en dessous ». Cela nous amène à rappeler l’objectif du plus grand acte de guerre commis ces dernières années en Europe au détriment de nos hôtes, à savoir le sabotage du gazoduc Nord Stream. Au cours des derniers mois, le territoire de la région de Koursk, ainsi que les zones frontalières entre la région ukrainienne de Soumy et la région russe de Belgorod, ont été complètement reconquises par les forces militaires russes et nord-coréennes. En ce qui concerne les territoires ukrainiens, la région de Donetsk est sous contrôle russe à plus de 73 %, celle de Kherson à 59 %, et nous assistons à un contrôle total de la Russie sur la région de Lougansk. Actuellement, plus de 21 % du territoire de l’ État ukrainien est sous le contrôle des forces armées de Moscou. Il est évident que les succès remportés ces derniers mois par l’armée russe sur le front oriental ont un impact considérable sur les négociations, étant donné que la bourgeoisie russe est en train de gagner la guerre, et la préoccupation actuelle de nos dirigeants est de mettre rapidement fin à ce conflit avant que l’armée ukrainienne ne s’effondre et que l’armée russe ne se répande. Le risque que les dirigeants des deux camps redoutent le plus est la présence d’un invité de pierre à la table des négociations de paix éventuelles, à savoir le rôle que notre classe sociale joue des deux côtés du front, avec le risque de plus en plus visible d’une augmentation exponentielle des désertions du militarisme russe et ukrainien-OTAN, jusqu’à aboutir – comme l’ont déclaré le mois dernier certains analystes géopolitiques des patronnats occidentaux – à la possibilité d’une mutinerie des troupes ukrainiennes contre le gouvernement de Kiev. Comme nous l’avons toujours soutenu, la guerre en Ukraine est aussi une guerre pour le contrôle des importantes ressources en terres rares indispensables à l’économie de guerre et à la transformation de la société et du mode de production capitaliste vers la phase numérique. Alors que la poursuite éventuelle et de plus en plus précaire de l’aide militaire américaine dépend de l’accord qui place entre les mains du capitalisme américain les ressources minières et les infrastructures ukrainiennes qui, selon certaines sources à Kiev ces derniers mois, auraient déjà été attribuées à l’Empire 2.0 britannique sur la base d’un accord signé lors de la visite du Premier ministre Starmer à Kiev. Lors de la conférence de Munich, il avait déjà été question de la proposition par la délégation du Congrès américain d’un contrat qui aurait accordé aux États-Unis les droits sur 50 % des futures réserves minières ukrainiennes. Les désaccords et les tiraillements avec Trump au sujet des terres rares ces derniers mois sont dus au rôle actif joué dans cette affaire par les classes dirigeantes britanniques qui, selon un accord préliminaire signé par Zelensky et Starmer, l’État ukrainien s’était engagé à transférer tous les ports, les centrales nucléaires, les systèmes de production et de transfert de gaz et les gisements de titane sous le contrôle de Londres. Le gisement de lithium de Shevchenko (Donetsk), reconquis par l’armée russe en janvier dernier, contient environ 13,8 millions de tonnes de minerais de lithium. Ce gisement est le plus grand non seulement d’Ukraine, mais de toute l’Europe. Dès 2021, la société minière du Commonwealth European Lithium avait annoncé qu’elle était en train de sécuriser le site. La perte de ce gisement est un coup dur pour les besoins en lithium des classes dominantes de l’UE, qui auraient de toute façon dû se tourner vers la bourgeoisie britannique. Mais l’agro-industrie (c’est-à-dire l’exploitation intensive des terres et des animaux d’élevage avec l’expulsion des communautés locales) est également partie prenante dans la course des patrons rivaux pour le contrôle des riches ressources de l’ancienne Sarmatie. Par exemple, dès 2013, la société agricole ukrainienne « Ksg Agro » a signé un accord avec le « Xinjiang Production and Construction Corps » de l’État chinois pour la location de terres agricoles dans la région orientale de Dnipropetrovsk. L’accord prévoyait une location initiale de 100 000 hectares, avec la possibilité d’étendre cette superficie à 3 millions d’hectares au fil du temps, soit environ 5 % du territoire ukrainien, dans le but principal de cultiver et d’élever des porcs destinés au marché chinois. Ce projet a aujourd’hui échoué non seulement en raison des événements guerriers, mais aussi à cause de la résistance et des petites luttes des communautés locales. Selon le rapport 2023 de l’« Oakland Institute », plus de 9 millions d’hectares de terres agricoles ukrainiennes sont dominés par la grande bourgeoisie locale et par de grandes entreprises agro-industrielles américaines, européennes et saoudiennes (telles que « NHC Capital » aux États-Unis, « Agrogénération » en France et « KWS » et « Bayer » en Allemagne). Terre frontalière depuis l’époque du Khanat de la Horde d’Or et du grand-duché de Lituanie, tous les exploiteurs et oppresseurs de tous les temps ont toujours cherché à contrôler la partie de la plaine sarmatique caressée par la mer Noire. Le nom même « Ukraine » signifie « près de la frontière », c’est-à-dire la frontière entre des blocs d’ États et des capitalismes opposés et un petit bassin semi-fermé et peu profond : la mer Noire. Le nom de cette dernière n’est toutefois pas lié à la couleur de ses eaux, mais « Kara » (« Noir ») est le nom donné par les Turcs à cette étendue d’eau selon une ancienne association des points cardinaux à des couleurs spécifiques. Mais la morosité liée à cette étendue d’eau étroite est plus ancienne. Au VIIe siècle avant J.-C., les premiers colonisateurs de ses côtes (les Ioniens) l’appelaient « Pontos Axeinos » (« mer inhospitalière »). Les mots ne sont jamais neutres, mais servent les intérêts des différentes classes exploiteuses, tout comme ils peuvent aussi servir les intérêts des exploités en appelant les choses par leur nom, en désignant les responsables de l’oppression et en dépeignant une autre vision du monde et de la vie. Comme son nom l’indique, cette mer n’a jamais été contrôlée par personne. Dans la conjoncture historique actuelle, quatre blocs d’États et de capitalismes principaux se rencontrent et s’affrontent sur les côtes et dans les eaux du Pont-Euséne : celui de la Russie, celui des États-Unis, celui de l’« Europe » et celui du néo-ottomanisme. Une mer fermée caractérisée par un seul accès : celui du Bosphore-Dardanelles contrôlé par l’État turc. Les classes dominantes russes ont toujours considéré cette mer comme stratégique, car elle constitue le seul accès aux mers chaudes et à leurs routes logistiques. Pour le néo-ottomanisme de l’État turc, éloigner les États rivaux de l’Anatolie est un facteur crucial, alors que l’expansionnisme des intérêts du capital turc vers l’Europe, l’Afrique, le Moyen-Orient et l’Asie centrale se poursuit. La nouvelle doctrine militaire de la « Mavi Vatan » (Patrie bleue) reflète pleinement ces objectifs. Entre États et puissances en guerre les uns contre les autres, la diplomatie turque s’efforce d’ouvrir des marges d’influence le long des axes mentionnés précédemment. Par exemple, elle condamne Moscou pour l’invasion de l’Ukraine, mais ne cesse de faire affaire avec le Kremlin. Elle permet aux flottes de la marine militaire russe d’entrer et de sortir du Bosphore, mais oblige les exploitants russes à accepter qu’elle dirige la « Black Sea Grain Initiative », négociée précisément par Ankara pour permettre à la fertile Ukraine d’ exporter des denrées alimentaires, en augmentant bien sûr les tarifs de transit des navires marchands dans la mer de Marmara. Les tentatives sur cette mer par nos dirigeants pour briser l’anoxie causée par l’étranglement des classes dominantes rivales américaines et russes sur l’Europe sont considérables, dans ce qui est manifestement de plus en plus une réaffirmation de l’accord de Yalta, par exemple avec l’ exploitation des fonds marins de ce pélage. L’UE souhaite réaliser un câble internet sous-marin de 1 100 km pour relier les États membres à la Géorgie, avec un investissement d’environ 45 millions d’euros. Le projet vise à réduire « la dépendance de la région à la connectivité par fibre optique terrestre qui transite par la Russie », a déclaré la Commission européenne, comme rapporte le Financial Times. Actuellement, environ 99 % du trafic internet intercontinental est transmis par plus de 400 câbles sous-marins qui s’étendent sur 1,4 million de km. La hiérarchie et le contrôle des routes maritimes, des ports, des transports et de la logistique orientent la circulation des marchandises et des capitaux. Elle exprime depuis toujours la puissance des États, depuis leur naissance, et le développement du capital. La mer, le capitalisme et la guerre déplacent et redéfinissent les rapports de force entre les États et les classes dominantes, dans les deux derniers carnages mondiaux comme aujourd’hui. La Grande Guerre en cours se livre stratégiquement sur les vagues. Au-dessus et en dessous d’elles, entre le contrôle des fonds marins, de la terre, de l’espace orbital et cybernétique jusqu’à la maîtrise des technologies permettant de contrôler l’espace infiniment petit (génétique et nanotechnologique) contracté en une seule dimension. Pour notre classe sociale, tenter de bloquer la logistique qui permet à la mégamachine de la mort de fonctionner est une urgence vitale et nécessaire pour pouvoir déserter leur guerre Je vais maintenant essayer d’introduire deux outils conceptuels pour analyser les mouvements et les positions de notre ennemi de classe et, surtout, pour pouvoir saisir la « fécondité de l’imprévu » (Proudhon) et essayer de lui donner forme dans les territoires où il se présente et se présentera de plus en plus : à savoir le concept des « goulets d’étranglement maritimes » et des possibilités insurrectionnelles et révolutionnaires qui s’ouvrent à nous dans les « miroirs de faille », c’est-à-dire dans ces territoires où s’affrontent les intérêts des États et des blocs opposés. Lorsque nous parlons de contrôle de la mer et de contrôle des espaces (tant physiques que virtuels comme le numérique). Pour nos ennemis de classe, il s’agit du contrôle des terres entourant ces espaces et de la domination sur la logistique qui rend possible l’exploitation et leur monde (des routes commerciales aux infrastructures matérielles telles que les câbles Internet sous-marins, qui permettent la transformation de la société et du mode de production capitaliste vers l’ère numérique). Pour contrôler ces espaces et ces territoires, les États et la classe dominante doivent contrôler les détroits maritimes, également appelés, au niveau mondial, « goulets d’étranglement ». Il s’agit de nœuds naturels et/ou artificiels (comme Panama et Suez) des artères des États et des mécanismes matériels de valorisation et de reproduction du capital, par lesquels transite la quasi-totalité des marchandises et des câbles Internet à l’échelle mondiale. Malacca, Taïwan, Panama, Gibraltar, Otrante, le canal de Sicile, Suez, les Dardanelles, Bab al-Mandab, Ormuz, Béring, le canal entre l’Islande et le Groenland, la mer Égée, le Jutland, etc. Si l’on considère les différents fronts ouverts à l’échelle mondiale depuis la Grande Guerre, nous nous rendons compte que les affrontements et les guerres en cours de nos maîtres tournent autour de la domination de ces goulets d’étranglement car pour les États et les capitalismes, depuis leur naissance, la mer est un passage incontournable dans la course à la puissance d’eux-mêmes et des classes exploiteuses. Celui qui domine ces espaces et donc, en pratique, ces goulets d’étranglement, domine le monde. Autour de ceux-ci s’affrontent et/ou se superposent les différentes « failles » des blocs d’États et de capitalismes qui s’opposent les uns aux autres. En général, dans certains des territoires limitant une ligne de faille, les contradictions sociales et économiques apparaissent plus facilement. Il s’agit de territoires et de sociétés directement disputés ou simplement considérés comme des points faibles par le bloc opposé en raison de leurs caractéristiques historiques, sociales, économiques et culturelles. Par exemple, pour nos maîtres, les territoires et les sociétés d’Europe orientale et d’Europe du Sud sont plus sensibles potentiellement en raison des contradictions qui pourraient déboucher sur des insurrections ou des autogestions généralisées et sur la catharsis révolutionnaire qui pourrait en résulter . Les exemples historiques où nous pouvons utiliser ces deux outils d’ orientation et de navigation pour les possibilités insurrectionnelles sont toutes les grandes révolutions libertaires de l’histoire du XXe siècle (Mandchourie, Ukraine, Cronstadt, Catalogne). Si l’on considère les réflexions et les projets élaborés il y a déjà plusieurs décennies dans le domaine de l’anarchisme d’action concernant les possibilités et les occasions révolutionnaires dans les sociétés du sud de l’Europe et du bassin méditerranéen, je pense qu’ aujourd’hui, parmi les contradictions qui s’ouvrent dans certaines régions avec la Grande Guerre en cours et la restructuration sociale du capitalisme, les analyses et les considérations que nous avons faites il y a plusieurs décennies sont plus que jamais d’actualité et précieuses, et ont confirmé toute leur validité et leur potentiel, en particulier en ce qui concerne les zones rurales, par exemple en Europe du Sud. Des zones rurales où il est possible de coordonner de manière informelle sur le territoire spécifique en question des situations de lutte, d’autonomie matérielle et de culture de résistance ; en substance, mettre en réseau et créer des moments et des situations d’autonomie matérielle, d’une autre vision du monde, de lutte et de travail insurrectionnel, en traçant un horizon politique libertaire et anarchiste. En substance, des CLR (Collectivités Locales de Résistance) où essayer dès maintenant de vivre matériellement et humainement sur des territoires la vie pour laquelle nous nous battons dans la lutte contre la dévastation causée par les États et le capital. Relancer et en même temps « sortir » de cette manière de la simple intervention d’agitation tant théorique que pratique pour entrer dans une perspective de possibilité révolutionnaire et insurrectionnelle. Possibilité, malheureusement, bien connue et présente dans les analyses des États de l’UE et de nos ennemis de classe, puisque dès 2017 , dans un document préparé pour la Commission européenne, déjà cité ces dernières années dans divers articles de la rubrique « Apocalypse ou insurrection », soulignait que dans les zones rurales de l’est et du sud de l’Europe, déjà fertiles pour nous en contradictions intrinsèques, la situation sociale était potentiellement explosive. Savoir saisir et rendre fructueuses les contradictions qui s’ouvrent et qui peuvent s’élargir au moment où nos maîtres et les États de l’UE se trouvent en difficulté et s’affaiblissent face à leurs adversaires dans cette Grande Guerre grande guerre. Pour nous, tout consiste à saisir les possibilités qui s’ouvrent sur certains territoires à partir du moment où nous savons interpréter l’espace-temps en profondeur et en ampleur, en déclinant dans la pratique notre boussole de principes en tirant parti de l’expérience historique des luttes de notre classe sociale, en fixant une ligne de conduite générale et en l’élaborant dans un travail révolutionnaire afin que les courants du devenir convulsif et frénétique de cette période historique ne nous entraînent pas à la dérive. Ce qui est d’autant plus facile c’est que la majeure partie de la classe dominante, surtout occidentale, glisse, au niveau de l’analyse stratégique, vers une démence post-historique et des problèmes mineurs enfermés dans l’illusion d’un présent éternel. Essayons d’examiner les contradictions politico-sociales et économiques qui se sont ouvertes ces derniers temps dans deux zones géographiques situées sur la ligne de faille de l’Europe orientale : la Roumanie et la Moldavie. Que les territoires appartenant à l’État roumain et moldave soient disputés entre deux blocs capitalistes opposés n’est une surprise pour personne. Les événements institutionnels de l’année dernière en Roumanie (comme par exemple le coup d’État pro-UE de décembre 2024) illustrent bien cette situation. Ce n’est pas ici le lieu d’entrer dans le vif du sujet de ces dynamiques. Il est toutefois intéressant, du point de vue de notre classe, de souligner les contradictions sociales qui peuvent en découler. Par exemple, les grèves continues des enseignants pour obtenir une augmentation de salaire, ou les vives protestations des transporteurs et des petits agriculteurs en Roumanie. Bucarest est en ébullition depuis plus d’un an maintenant. « Je raserais notre parlement. Personne ne fait rien pour améliorer la situation économique du pays. Les salaires n’augmentent pas, mais les prix des produits de première nécessité continuent d’augmenter. Nous n’en pouvons plus », commente un chauffeur de taxi de Bucarest. La situation est similaire en Moldavie, région enclavée entre l’Ukraine et la Roumanie et point de friction direct entre les ambitions d’élargissement des États et des capitalismes de l’UE et les factions des classes dominantes locales qui poussent à renforcer les liens avec Moscou. Ces dernières années, les rues de Chisinau ont été le théâtre de manifestations et de mobilisations animées contre la vie chère. Dans notre perspective de classe, anti-autoritaire et de défaite révolutionnaire, il est essentiel de comprendre les difficultés et les problèmes que traverse l’ennemi de chez nous dans le cadre de l’opposition croissante entre les États et les bourgeoisies européennes et la classe dominante américaine. « Avec de tels amis, qui a besoin d’ennemis ? ». Depuis le 24 février 2022, la célèbre phrase de Charlotte Brontë résume parfaitement la situation des patrons et des États de l’UE vis-à-vis de la bourgeoisie américaine. Depuis le sabotage du gazoduc Nord Stream au détriment des patrons allemands au début de la guerre, jusqu’à la guerre commerciale des droits de douane et aux événements de l’année dernière sur la question de l’approvisionnement énergétique. L’arrêt du transit du gaz russe vers l’Europe via les gazoducs ukrainiens à la fin de 2024 a entraîné des difficultés et une augmentation des coûts dans une grande partie du continent, avec des prévisions d’augmentation considérable des factures. L’État slovaque, membre de l’ OTAN et de l’UE, a été le plus touché par la décision prise par Kiev avec le soutien total des États-Unis et, paradoxalement, mais pas tant que cela si l’on tient compte de la position défavorisée des classes sociales du vieux continent, de l’Union européenne. Washington a tout intérêt à imposer son GNL coûteux (soutenu de manière persistante par Obama, Biden et maintenant Trump). L’attaque stratégique contre les gazoducs Nord Stream n’a certainement pas été la dernière bataille de la guerre pour le marché énergétique européen. Le 11 janvier 2025, une attaque (ratée) a été menée avec neuf drones ukrainiens contre la station de compression « Russkaya » du gazoduc « Turkstream », qui traverse les fonds marins de la mer Noire et atteint la Turquie européenne, et qui est le dernier gazoduc encore en service transportant du gaz russe vers des États européens tels que la Serbie et la Hongrie. Les factions de la classe dominante nord-américaine, qui trouve dans le gouvernement républicain au pouvoir le représentant et le promoteur de ses intérêts, accélèrent les pressions pour renforcer le « Yalta 2.0 » contre les maîtres du vieux continent, notamment par le biais d’une sorte de paiement d’« indemnités de guerre », c’est-à-dire en imposant aux États membres de l’UE d’acheter davantage de produits « de défense » fabriqués aux États-Unis s’ils veulent éviter la guerre – encore « non combattue » sur le plan militaire – des droits de douane. Trump a prévu de réduire en quatre ans de 300 milliards sur 900 le budget annuel du Pentagone : le militarisme européen devra s’endetter pour absorber les acquisitions d’ armements auxquelles renonceront les Américains. L’industrie américaine est bien déterminée à occuper le marché européen de la « défense », où les importations en provenance des États-Unis ont augmenté de plus de 30 % depuis 2022. Pour dresser un tableau d’ensemble, au conflit naissant (pour l’instant limité au niveau commercial et politique) entre la bourgeoisie américaine et celle du vieux continent, s’ajoutent les compromis croissants entre les États-Unis et la Russie, notamment dans les domaines économique et énergétique. Le début de la guerre mondiale des droits de douane se caractérise non seulement par le durcissement des accords de Yalta, mais aussi par le renouveau de la doctrine Monroe, qui vise directement les deux États voisins des États-Unis (le Canada et le Mexique), menacés de voir leurs exportations vers Washington affectées. Pour le Canada, les droits de douane représentent également un élément d’une phase expansionniste qui culmine avec la menace d’annexion aux États-Unis. Les revirements constants et l’apaisement des tensions caractérisent l’attitude des classes exploiteuses nord-américaines envers leur véritable ennemi : le patronat mandarin. La classe dirigeante chinoise a obtenu des États-Unis une série de reculs sur les droits de douane, comme le montre le dernier accord conclu en mai avec la suspension temporaire et partielle des droits de douane élevés que les deux États s’étaient imposés mutuellement. En effet, selon les conditions convenues, les États-Unis réduiront de 145 à 30 % les droits de douane sur les marchandises chinoises, tandis que l’État chinois, qui avait imposé des droits de douane spéculaires, les réduira de 125 à 10 %. Pour les patrons américains, il s’agit d’une énième capitulation unilatérale, qui montre l’improvisation de la stratégie des États-Unis, qui, lorsqu’ils imposent des droits de douane, affirment qu’ils serviront à la réindustrialisation et, lorsqu’ils les suppriment, affirment qu’ils serviront à favoriser le commerce. Au cours des derniers mois, aux atrocités indescriptibles qui caractérisent la poursuite du premier génocide automatisé de l’histoire, s’ajoutent les conflits dans les régions qui entourent le détroit d’ Ormuz, comme la micro-guerre menée entre le Pakistan et l’Inde, et la guerre de 12 jours menée par Israël et les États-Unis contre l’Iran. En utilisant l’outil analytique et conceptuel des « goulots d’étranglement », en ce qui concerne par exemple le conflit entre le Pakistan et l’Inde, nous soulignons que, sur fond, se profile le problème du rééquilibrage des relations commerciales entre l’État indien et les États-Unis. La tendance au repositionnement de la bourgeoisie indienne vis-à-vis des États-Unis a bouleversé l’équilibre du sous-continent. Alors que l’État pakistanais a besoin d’une large frontière directe avec le territoire chinois (fondamentale pour un accès direct à l’océan Indien afin de contourner un éventuel blocus naval du détroit de Malacca), la bourgeoisie indienne cherche à tout prix à interrompre ce canal de trafic commercial. Autour des goulets d’étranglement disputés entre blocs d’États et capitalismes rivaux d’Ormuz et de Malacca, des contradictions sociales et de classe significatives sont en train de s’ouvrir. Il suffit de penser aux énormes mobilisations et aux grèves qui se multiplient depuis quelques années. Par exemple en Inde, à commencer par les grandes vagues de grèves qui ont débuté fin 2020 contre l’introduction de nouvelles lois agraires, et où la conjoncture entre la crise climatique et hydrique, le revanchisme de l’idéologie nationaliste indienne et le repositionnement consécutif des classes exploiteuses hindoues sur le plan international de la Grande Guerre, ainsi que la libéralisation du marché du charbon et la suppression de la loi qui contraint l’utilisation des terres au consentement obligatoire des populations locales, provoquent des bouleversements structurels importants et une forte intensification de la lutte des classes. Mais revenons à la situation qui concerne plus directement le territoire où nous vivons et que nous traversons, en nous concentrant sur la situation du Groenland et des routes qui traversent l’océan Arctique. Le Groenland est la nouvelle île au trésor où les bourgeoisies chinoise, américaine, russe et européenne s’affrontent parmi les glaces. Frontière stratégique sur les routes arctiques et riche en terres rares, en gaz et en pétrole, plusieurs raisons ont suscité ces dernières années un intérêt croissant pour cette île, et presque toutes ces raisons sont liées à un facteur : le changement climatique. Le réchauffement climatique provoque la fonte des glaciers dans tout l’ Arctique, modifiant ses contours, ouvrant de potentielles nouvelles routes commerciales et militaires, dévoilant des richesses cachées et des gisements de « terres rares ». En raison de sa position géographique, le Groenland est considéré comme stratégique par le militarisme américain. L’île est entourée par les détroits qui mènent aux passages nord-ouest et nord-est de l’océan Arctique et, avec l’ouverture des routes de plus en plus navigables dans un avenir proche, les États-Unis ne veulent pas que les autres puissances rivales en profitent. La fonte des glaces permettra en outre d’exploiter davantage les ressources minérales présentes sur l’île, riche en minéraux et métaux rares. Une étude réalisée en 2023 a confirmé la présence de 25 des 34 minéraux considérés comme « matières premières critiques » par la Commission européenne, dont le graphite et le lithium. Mais dans le mécanisme des différentes économies de guerre, où la sécurité de l’approvisionnement alimentaire joue un rôle crucial dans le conflit entre capitalismes rivaux (comme c’est le cas en Afrique dans la course à l’accaparement et à la prédation des terres nécessaires à la « souveraineté alimentaire » des différentes puissances en guerre sur l’échiquier mondial), les fonds marins du Groenland sont nécessaires à la pêche, car plusieurs stocks halieutiques se déplacent de plus en plus vers le nord, renforçant ainsi le potentiel du marché de la pêche de Nuuk. La concurrence acharnée pour le contrôle de la plus grande île du monde, de ses détroits et de ses mers (Macron lui-même s’est rendu à Nuuk le 15 juin dernier pour « défendre l’intégrité territoriale » de ce territoire colonisé par le Danemark) attise les contradictions sociales sur l’île : les protestations des communautés Inuit se multiplient en raison de l’accaparement des territoires et des eaux adjacentes à l’île tandis que le taux de chômage et les carences en matière de santé commencent à créer des signes d’insatisfaction dans le pays. La région arctique est en train de devenir une nouvelle frontière de la concurrence stratégique et commerciale. On estime que l’Arctique contient environ 13 % des réserves mondiales de pétrole, 30 % des réserves de gaz et de grandes quantités de ressources halieutiques et minérales rares. Les États chinois et russe étendent leurs opérations dans l’Arctique, impliquant les îles Svalbard et l’Islande. Le contrôle du cyberespace et des fonds océaniques est une base fondamentale pour la guerre et pour la transformation de la société et du mode de production capitaliste vers la phase numérique. Tous ces points sont bien visibles en ce qui concerne l’espace arctique où, compte tenu de l’activité croissante du capitalisme russe et chinois dans le domaine de la logistique numérique via les câbles sous-marins, l’OTAN lance de nouveaux projets qui « visent à rendre internet moins vulnérable au sabotage, en redirigeant le flux de données vers l’espace en cas d’ endommagement des dorsales sous-marines ». L’activité d’extraction en eaux profondes pourrait même commencer dès cette année. Début avril 2024, les membres de l’Autorité internationale des fonds marins (ISA) ont révisé les règles régissant l’exploitation des fonds marins. La nouvelle ruée vers l’or des abysses a commencé l’année dernière avec une loi de l’État norvégien autorisant l’exploitation minière à l’échelle commerciale. L’impact (également) environnemental de ces décisions entraînera la destruction d’habitats entiers, sans compter le fait que 90 % de la chaleur excédentaire due au réchauffement climatique est absorbée par les océans, dévastant ainsi l’équilibre qui soutient la vie sur cette planète. En substance, la guerre contre le vivant se poursuit et se ramifie sous toutes ses formes. La guerre est de plus en plus manifestement au cœur de ce monde sans cœur. Alors que nos maîtres continuent à s’équiper pour la guerre mondiale, la question (banale) que nous posons est la suivante : qui paiera le réarmement des États et des bourgeoisies locales ? Au cours des derniers mois, dans un article au titre qui ne laisse place à aucune ambiguïté : « L’Europe doit réduire son État providence pour construire un État guerrier », le « Financial Times » soutient que l’Europe doit réduire ses dépenses sociales afin de s’assurer la capacité de soutenir un réarmement important. L’accord visant à augmenter les dépenses militaires des États membres de l’OTAN à 5 % du PIB, décidé lors du sommet de La Haye, va pleinement dans ce sens, tout comme l’extraction et le vol des petites économies privées, déjà présents dans les points qui articulent le réarmement européen. Réaffirmant avec force que tant qu’il existera des États et des capitalismes, les espoirs d’une paix durable seront illogiques, car la négation de la guerre implique en premier lieu celle de l’État et du capital, face à ce monde de conflits et de misères généralisées qui court à sa perte et à son autodestruction, la résistance palestinienne (véritable force tellurique qui a redonné espoir aux classes exploitées du monde entier), la révolte de Los Angeles et l’intensification des insurrections, des mobilisations sociales, des luttes et des actes d’insubordination quotidienne dans le monde entier sont comme des éclairs prémonitoires qui déchirent l’Ancien régime, des signes qu’un nouvel assaut prolétarien contre les bastions de l’aliénation et de l’ exploitation pourrait être imminent. Il n’y a pas de nuit assez longue pour empêcher le soleil de se lever. « Selon nous, les rivalités et les haines nationales font partie des moyens dont disposent les classes dominantes pour perpétuer l’esclavage des travailleurs. Quant au droit des petites nationalités de conserver, si elles le souhaitent, leur langue et leurs coutumes, il s’agit simplement d’une question de liberté, qui ne trouvera sa véritable solution finale que lorsque, les États détruits, chaque groupe d’hommes, ou plutôt chaque individu, aura le droit de s’unir à tout autre groupe ou de s’en séparer à sa guise. » (Errico Malatesta).
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Sulle solite vecchie – amate – questioni. A proposito di comunismo e individualismo
Riceviamo e diffondiamo: Qui il pdf: Sulle solite vecchie – amate – questioni(1) Sulle solite vecchie – amate – questioni. A proposito di comunismo e individualismo (con disimpegno a vista sul nichilismo) Ci sono questioni su cui si arrovella l’anarchismo che ciclicamente tendono a tornare. La più classica di queste è l’eterno dibattito su comunismo e individualismo. Quando parlo di comunismo e individualismo intendo naturalmente il comunismo anarchico e l’individualismo anarchico. Non aggiungerò sempre l’aggettivo «anarchico», anzi non lo farò quasi mai per risparmiare parole e agevolare la lettura. Lo si dia quindi per scontato (oltretutto mi sembra un buon metodo per impedire la perdita, l’alienazione e l’esproprio di queste belle parole). Ed è una fortuna che lo si faccia perché i risultati che raggiunge il dibattito non andrebbero mai postulati come acquisiti, ma ogni generazione e ogni singolo compagno dovrebbe ogni volta riconquistarli nella propria formazione. L’occasione per tornare a parlarne me la forniscono alcune critiche che sono giunte a un paio di articoli pubblicati nel numero 7 del giornale anarchico “Vetriolo”, l’ottavo (perché siamo partiti dal numero 0) e ultimo numero che abbiamo pubblicato. Bene che si sia pubblicato anche questo ultimo numero nell’estate del 2022, numero successivo all’operazione repressiva che ci ha coinvolto nel novembre del 2021, perché lungi dal risultare un disperato modo per dire «non ci farà chiudere la repressione» (per poi chiudere, giusto per dispetto, dopo un solo altro numero), è invece riuscito a essere un momento di ricapitolazione e rilancio del lavoro teorico svolto in diversi anni di pubblicazioni, a tal punto che a oggi continuiamo a ricevere osservazioni e critiche proprio su articoli di quest’ultima edizione del giornale. In sintesi negli ultimi mesi sono stati divulgati i seguenti contributi: * Un testo di Juan Sorroche, scritto dalla sezione AS2 del carcere di Terni dove si trova recluso, in polemica con l’articolo L’anarchismo rivoluzionario contro la desistenza, pubblicato sul numero 7 del giornale anarchico “Vetriolo”: Individualismo anarchico conto comunismo anarchico? Oppure comunismo anarchico con individualismo anarchico? pubblicato sul numero 15 della rivista anarchica «i giorni e le notti» nel giugno del 2024 (datato marzo 2024). * Due nuovi testi, sempre di Juan dal titolo rispettivamente Il mutuo accordo dell’anarchismo rivoluzionario non-sistemico e Una cattiva interpretazione del concetto dell’individualismo anarchico, entrambi datati 30/01/2025 e pubblicati qualche settimana dopo. Come il precedente (al quale, facciamo ammenda, non avevamo ancora risposto), anche per quanto riguarda i nuovi contributi trattasi di documenti critici nei confronti dell’articolo L’anarchismo rivoluzionario contro la desistenza. Possono essere letti a questo link: https://ilrovescio.info/2025/03/05/il-mutuo-accordo-dellanarchismo-rivoluzionario-non-sistemico-di-juan-sorroche/ * Nel frattempo sempre in quelle settimane usciva un contributo anonimo dal titolo Alcune considerazioni critiche su “La fase nichilista”. Evidentemente una critica al nostro scritto La fase nichilista pubblicato sul numero 7 del giornale anarchico “Vetriolo”. Il contributo veniva originariamente inviato in occasione del dibattito previsto a Foligno all’interno del laboratorio teorico previsto nel programma delle ormai tradizionali iniziative della “Befana”. Purtroppo però in quella occasione non abbiamo letto l’email in tempo e non abbiamo potuto discuterne; questa quindi sarà la prima risposta pubblica al compagno. Successivamente pubblicato anche dai siti internet del movimento anarchico è leggibile per esempio a questo link: https://lanemesi.noblogs.org/post/2025/02/06/alcune-considerazioni-critiche-su-la-fase-nichilista/ * Infine, il sito in lingua tedesca https://panopticon.noblogs.org/ ha recentemente pubblicato la traduzione proprio de La fase nichilista, introdotta da una breve ma densa nota critica. In italiano è leggibile a questo link: https://lanemesi.noblogs.org/post/2025/07/25/breve-introduzione-critica-alla-traduzione-e-pubblicazione-in-lingua-tedesca-dellarticolo-la-fase-nichilista-contenuto-nel-numero-7-del-giornale-anarchico-vetriolo/, all’interno del quale si possono trovare i collegamenti con l’originale in lingua tedesca e altre traduzioni (i compagni di panopticon hanno tradotto anche il documento critico anonimo divulgato a gennaio in italiano). Ricordo che il numero 7 di “Vetriolo” e diverse delle precedenti uscite sono ancora disponibili e possono essere richieste a questo indirizzo: vetriolo@autistici.org. Più che una risposta lineare – botte e risposte – ai compagni che hanno fatto lo sforzo di aprire un dialogo e un polemica sulle nostre ipotesi teoriche, quello che segue spera di risultare come un documento autonomo, disponibile per tutti quelli che lo reputano utile, di verifica e di aggiornamento delle analisi all’interno del quale provare a replicare anche alle osservazioni che ci sono state mosse. Scrive Juan Sorroche di avere utilizzato «lo scritto di “Vetriolo” come stampella e per così sviluppare le mie idee con più linearità d’analisi e di critica, più complessive»; dato che è un metodo che condivido – perché a mio avviso ci permette di crescere ed esplorare più dimensioni, nonché di scrivere qualcosa di più interessante di una semplice discussione lineare (che può sempre svolgersi in forma privata) – io farò esattamente la stessa cosa. Infine mi sembra giusto informare che io sono l’autore de La fase nichilista, ma non sono l’autore de L’anarchismo rivoluzionario contro la desistenza. Naturalmente mi assumo la responsabilità e la piena condivisione di fondo di tutto il materiale pubblicato negli anni su “Vetriolo”, non posso però entrare, rispetto agli articoli che non ho scritto, su un dibattito troppo tecnico e bibliografico (per esempio, Juan rimprovera all’autore di non aver davvero letto l’opera di Armand; su questo ovviamente non rispondo). Breve storia di una critica al Vetriolo Un ripasso della storia teorica di “Vetriolo” forse si impone perché almeno un paio dei cinque contributi critici che abbiamo ricevuto dimostrano di trascurare o di non conoscere il percorso nel quale sono maturate certe affermazioni, finendo per equivocarle. Nei primi numeri “Vetriolo” ci si è concentrati in particolare su un dibattito che all’epoca tormentava molto l’anarchismo (in particolare quello di lingua italiana), ovvero l’intervento degli anarchici all’interno delle lotte sociali. Il dibattito vedeva contrapposte due fazioni: i cosiddetti anarchici sociali e i cosiddetti anarchici anti-sociali. Già attivo da diverso tempo, all’epoca il dibattito stava assumendo forme nevrotiche. Il numero 0 di “Vetriolo” usciva nell’inverno 2017. Su questo scontro tutto interno all’anarchismo, abbiamo sostenuto quella che potremmo definire una sorta di rivoluzione copernicana: la questione non è dichiararsi astrattamente «sociali» o «antisociali», bensì classisti. Gli anarchici dovrebbero dunque essere scettici verso quelle lotte sociali di tipo interclassista, le lotte popolari, le lotte ambientaliste, i movimenti di liberazione nazionale, i movimenti di liberazione delle cosiddette categorie oppresse (scettici non significa per forza non farne parte); ma non dovrebbero essere estranei alla lotta di classe, anzi dovrebbero intervenirvi, soprattutto non dovrebbero essere alieni a una lettura di classe della realtà (la quale piuttosto illumina di una diversa e più nitida colorazione, anche le lotte sociali generiche). Viceversa per degli anarchici definirsi antisociali non ha alcun senso, perché tutta la critica anarchica, l’essenza stessa della tensione anarchica ha a che fare con una frattura originaria che è intimamente e inestricabilmente sociale. Pertanto alla dicotomia tra «sociale» e «antisociale» proponevamo di sostituire, non tanto la fine delle dicotomie, bensì una diversa e radicale dicotomia: quella tra frontismo e internazionalismo. Laddove l’espressione «frontismo» indica la strategia messa in atto a partire dagli anni Trenta dello scorso secolo di costituire, dinnanzi all’avanzare del pericolo fascista e nazista, ampi fronti popolari, ovvero alleanze fra partiti, sindacati e altri grandi organizzatori collettivi appartenenti a classi sociali diverse. Con la strategia del frontismo, quindi, si postula che il fascismo è il male assoluto e che contro questa maledizione la lotta di classe va messa in secondo piano. A teorizzare e mettere in pratica il frontismo sono stati innanzitutto partiti marxisti di varie colorazioni, stalinisti e socialdemocratici in origine, seguiti nel dopoguerra dal frontismo straccione del maoismo e del guevarismo che recuperava le lotte di liberazione nazionale originariamente espressione delle borghesie dei Paesi oppressi (giusto per ricordare all’ignorante di turno che i primi ad abbandonare la lotta di classe a favore delle alleanze politiche siano stati i marxisti e che talune categorie postcoloniali sono molto più staliniste-maoiste che libertarie). Col concetto di internazionalismo si intendono invece niente di più – giacché l’originalità non dovrebbe essere un vezzo – che quei principi espressi dall’internazionale anarchica nel terzo punto della risoluzione del congresso di Saint Imier del 1872: «respingendo ogni compromesso al fine di attuare la rivoluzione sociale, i proletari d’ogni paese devono stabilire, al di fuori di ogni politica borghese, la solidarietà nell’azione rivoluzionaria». Rifiuto dei compromessi politici, nessuna alleanza con la borghesia del proprio Paese, ma solidarietà nell’azione rivoluzionaria fra i proletari di ogni Paese. L’invettiva dei compagni di panopticon – «La società di classe definisce una società antagonista inconciliabile, una condizione economicamente imposta che non rappresenta un’identità; il populismo, invece, unisce (suggerisce questa unificazione/associazione) e esiste solo come fantastica IDENTITÀ interclassista» – è corretta ma francamente è inviata all’indirizzo sbagliato. La vicenda teorica di “Vetriolo” è sin dal concepimento inserita all’interno di questo orizzonte. Semmai i compagni di panopticon temo che siano vittime di una particolare paranoia delle parole, una paranoia che troviamo talvolta in alcune sette – questa volta sì marxiste – ultraminoritarie. Non bisogna avere paura di bestemmiare la buon anima di Bordiga perché si è usata la parola «popolo» o «populista», bisognerà pur vederne il contesto. E lo vedremo meglio più avanti, il contesto. D’altro canto sono gli stessi Bakunin e compagni che usano l’espressione «Paese» nel passaggio citato, così come Bakunin parla di popolo in numerosissimi passaggi (spesso persino in contrapposizione con la classe germanicamente intesa da Marx come la superiore classe fabbrichista socialdemocratica). E d’altronde noi siamo internazionalisti, non siamo mica cosmopoliti, postidentitari, a-nazionali o uccelli migratori (semmai anche questa è una deriva di una certa estrema sinistra del capitale, dove il cosmopolitismo poi diventa sempre l’americanizzazione del cosmo). Dunque popoli, nazioni e Paesi esistono – il mondo è bello perché è vario, diceva mia nonna – semplicemente noi non siamo per i fronti popolari e nazionali (interclassisti) ma per la solidarietà nell’azione rivoluzionaria tra i proletari dei vari popoli, nazioni e Paesi del mondo. Nel frattempo la storia di “Vetriolo”, fortunatamente, è proseguita uscendo da questo dibattito tutto interno all’anarchismo, assumendone i risultati come premessa, per affrontare questioni teoriche, analitiche e pratiche più interessanti. Vado molto velocemente su alcune di queste, non perché non siano importanti, ma perché ci portano fuori dal presente dibattito. Per esempio sul lato teorico, per quattro numeri (dal numero 0 al numero 3) si è provata a sviluppare una teoria anarchica dello Stato, laddove lo Stato veniva visto non solo come un semplice sistema d’allarme marxiano a difesa della villa dei padroni, ma come un organismo vivente, il quale emergendo dalla sua funzione di classe prendeva una propria vita ideologica, simbolica, una propria personalità. Lo Stato non è il potere in generale, ma potere politico organizzato (la nostra lotta è quindi una lotta storica, contro un nemico reale e personale, non una lotta esistenziale contro un metafisico e pertanto imbattibile dominio). Sempre negli stessi primi quattro numeri un compagno ha abbozzato una controstoria della sinistra e delle sue infamità controrivoluzionarie, riletta polemicamente all’interno delle categorie andavamo proponendo. E ancora, abbiamo avuto una serie di scambi felicemente polemici con un compagno che scriveva articoli su un altro giornale anarchico, “i giorni e le notti”, intorno alla categoria del fascio-leghismo (noi eravamo contrari all’uso di questa categoria, scettici verso la denuncia di una fascistizzazione della società, in generale nemici di ogni fronte antifascista; ma sto andando davvero troppo veloce, fu un dibattito lungo e arricchente). Per tre numeri (dal 2 al 4, 2018-2020) abbiamo sviluppato una serrata, complicata e coinvolgente discussione epistolare con Alfredo Cospito dal carcere di Ferrara. Partendo dall’assunto internazionalista, avevamo cominciato a elaborare in diversi articoli la necessità del passaggio dall’internazionalismo all’internazionale; quindi della costruzione di una organizzazione specifica mondiale insurrezionale degli oppressi. Dopo alcuni anni e pagine di discussioni abbiamo coinvolto anche Alfredo, ponendogli la fatidica domanda: Quale internazionale? La proposta teorica e pratica di Alfredo è nota – una internazionale informale, che dialoghi attraverso l’azione, nemica del capitalismo certo, ma soprattutto della scienza, nichilista e al contempo capace di risvegliare il mito dell’anarchia vendicatrice – così come sono noti gli esiti editoriali (ne uscì un libricino delle Edizioni Monte Bove, corredato da una ricca appendice contenente tra l’altro la cronologia di tutte le azioni della Federazione Anarchica Informale avvenute in Italia) e soprattutto sono noti gli esiti giudiziari, nonché la determinazione da parte dello Stato nel trasferire in 41 bis il compagno proprio per provare a tappargli la bocca. Ma un giornale come “Vetriolo” era ancora molto altro; abbiamo ricevuto contributi poetici e artistici, abbiamo pubblicato una serie di articoli solo apparentemente indipendenti (contro l’ossessione della coerenza, in difesa del concetto di insurrezionalismo, sulla natura della mafia non come segno di arretratezza ma come avvenire del capitalismo, sulla repressione) in realtà espressione di uno stesso progetto editorialmente orientato, così come abbiamo pubblicato negli anni delle analisi sulla situazione del momento ispirate da quelle stesse categorie, ancora nell’ultimo numero abbiamo sostenuto una chiara presa di posizione disfattista e internazionalista sulla guerra mondiale regionalizzata che si combatte in Ucraina. L’anarchismo rivoluzionario nella fase nichilista Il filone principale di queste ultime analisi, che solo impropriamente e molto riduttivamente possiamo definire di attualità politica, è quello che ci porta ai due scritti contro i quali hanno polemizzato i nostri ultimi interlocutori. In occasione della prima elezione di Trump abbiamo abbozzato un’ipotesi di massima, ancora oggi a mio avviso piuttosto buona per descrivere il presente: siamo di fronte a una fase che definiamo «crisi della globalizzazione», la cosiddetta ondata reazionaria che tanto spaventa i benpensanti di sinistra (Trump, Putin, Orban, i dazi, l’irrigidimento dei mercati, il razzismo e la chiusura delle frontiere) è espressione fenomenica di questa crisi; questa crisi è resa possibile dalle nuove tecnologie, le quali rendono relativamente più agile la produzione nelle economie sviluppate invertendo la dinamica creatasi durante la lunga stagione delle delocalizzazioni (nel frattempo anche i Paesi un tempo poveri sono diventati a capitalismo maturo, gli operai asiatici hanno cominciato a pretendere stipendi un po’ più decenti, ecc.); una parte del capitalismo occidentale dunque ha optato per il ritorno a casa propria degli investimenti, dandosi degli involucri politici (come il trumpismo) che facessero delle politiche (i dazi, per fare un esempio di recentissima attualità) atte allo scopo, mentre la vecchia élite politica liberale è inorridita e ha chiamato alla resistenza. Quello che ci premeva all’epoca e che mi preme tutt’ora ribadire è che in questo scontro tra la fazione sovranista e la fazione liberista della borghesia gli sfruttati non hanno amici. Prima ancora della guerra guerreggiata, noi già proponevamo il disfattismo rivoluzionario nella guerra mondiale ideologica tra sovranisti e liberisti. Prevedevamo che purtroppo gli sfruttati sarebbero rimasti estremamente confusi e che per molto tempo il clima generale sarebbe stato molto sfavorevole ai rivoluzionari. E che gli stessi militanti antagonisti si sarebbero lasciati incantare dalle sirene delle varie fazioni, come purtroppo è successo e sta ancora succedendo. (Cfr. Nazionalismoduepuntozero. Dodici ipotesi su robotica, crisi della globalizzazione e «ritorno» dello Stato-nazione, in “Vetriolo” n. 3, inverno 2019; d’ora in avanti verrà nominato con l’espressone le «dodici ipotesi»). Il concetto di fase nichilista e il concetto di anarchismo rivoluzionario nascono qui. La fase nichilista è la condizione in cui si trova la lotta di classe in questo momento. La lotta di classe non sparisce, ma viene rimossa, essa è inconsapevole, non cosciente, spesso derisa e maledetta, rinnegata dai suoi stessi attori. Ma non per questo scompare. La lotta di classe, per fare un parallelismo con la psicanalisi, viene rimossa, ma questo rimosso ritorna come una rimozione traumatica, continua a perturbare il sonno della pace sociale. Torna come sintomo, come nevrosi, come irrazionalismo di massa. La sua espressione principale per anni è stata nella forma sintomatica della resistenza di massa contro lo sviluppo scientifico. L’anarchismo rivoluzionario è per certi aspetti un altro lato del problema, per altri aspetti è la soluzione (si spera) del problema. Si tratta di un approccio all’anarchismo all’interno del quale non si rifiuta aprioristicamente un atteggiamento strategico alle questioni sociali. Un anarchismo quindi capace di manovra, di progetto e di tattiche mutevoli atte alla realizzazione del proprio progetto. Questo avviene, come ha spiegato con una felice sintesi l’autore dell’omonimo articolo, attraverso il passaggio, nel nostro modo di agire, dall’azione per l’azione all’azione nella strategia. L’anarchismo rivoluzionario è quindi sia uno strumento all’interno della fase nichilista, che soffia sul fuoco della negazione, sia il suo superamento, perché all’interno della rivolta irrazionale interviene strumentalmente con un progetto razionale. Quindi non solo i due articoli andrebbero letti come complemento della storia teorica di “Vetriolo”, ma andrebbero anche letti in maniera complementare essi stessi. Non voglio risultare pedante e rimproverare ai critici di «non aver studiato» – anzi li ringrazio per aver letto e commentato qualcosa di quello che abbiamo scritto. Semplicemente se non si tiene a mente questo percorso – nello specifico, che la fase nichilista era una delle «dodici ipotesi» del 2019 – possono generarsi fraintendimenti. Per esempio, nel testo anonimo Alcune considerazioni critiche su “La fase nichilista” si afferma: «va detto che Vetriolo non dice nulla di nuovo, anzi arriva in ritardo rispetto a certe riflessioni teoriche prodotto a cavallo tra la fine degli anni Sessanta e l’inizio degli anni Settanta nell’ambito della critica radicale». Sinceramente la critica non mi tange. In primo luogo perché, come dicevo, non ho il vezzo dell’originalità. Non mi interessa dire delle cose originali, ma mi interessa cercare di comprendere le cose come stanno. In secondo luogo, perché essere paragonato alla critica radicale mi sembra un generoso complimento. Nondimeno in questa affermazione c’è un equivoco innanzitutto storico. Oggi abbiamo a che fare con delle differenze fondamentali in ordine di dimensione e di collocazione politica del fenomeno. Di dimensioni, perché il nuovo proletariato eccedente conta i suoi membri nell’ordine di centinaia di milioni, forse di miliardi di esseri umani: quello che succede a Gaza è (almeno sul piano quantitativo) molto di più di una rivolta del ghetto e della sua feroce repressione poliziesca. Di collocazione politica, perché per quanto lo si possa negare con le parole è evidente che quel tipo di rivolte di cui parla l’anonimo interlocutore avevano in qualche modo qualcosa da dire a un certo mondo di sinistra: un riot di neri, la rivolta di Stonewall ci parla di qualcosa che il mondo della sinistra radicale è in fondo disponibile ad ascoltare (fino al punto di trasformarsi in sinistra delle minoranze); lo stesso ascolto quella sinistra non lo sa dare alla proteste no vax e antiscientiste. I malumori irrazionali della working class bianca, etero, ecc., (che in Occidente va a comporre la massa umana largamente maggioritaria dentro l’irrazionale dispiegarsi della lotta di classe sotto le vesti delle pulsioni nichiliste) sono anzi disprezzati da certi critici-radicali-universitari, e vengono regalati al consenso della destra. Vi è poi una differenza economica e sociale impressionante rispetto alla seconda metà del Novecento: all’epoca l’economia era in espansione e le rivolte irrazionali, come ha efficacemente sintetizzato Bonanno, erano rivolte degli esclusi, espulsi dal circuito del benessere; oggi, viceversa, l’economia è in contrazione e gli esclusi stanno diventando la maggioranza, con la proletarizzazione delle cosiddette classi medie. La fase nichilista di cui parliamo noi avviene in un contesto storico nel quale il dibattito pubblico è scisso fra la corrente sovranista e quella liberista del capitale, e oltretutto dove la scienza ha fatto passi giganteschi in termini di espulsione di forza lavoro, di controllo, di rimbecillimento. Il nostro anonimo interlocutore continua a ripetere che in quel che accade non c’è nessuna svolta, «ma è frutto di quella ristrutturazione permanente […] iniziata negli anni Settanta»; mi sembra una puntualizzazione sterile, perché di ogni fenomeno storico è dimostrabile la provenienza da un altro fenomeno storico del passato (peraltro contiene almeno un equivoco, dato che il compagno parla di «delocalizzazioni» mentre la fase nichilista di cui parliamo noi inizia appunto con la crisi della globalizzazione). Eppure negli anni Settanta – per favore compagni non prendiamoci per i fondelli – per quanto vi raccontavate di essere brutti, sporchi e cattivi, vi era comunque una geografia politica dentro la quale il partito comunista era meno peggio della democrazia cristiana e la democrazia cristiana era meno peggio dei neofascisti. Nella fase nichilista, viceversa, non esistono più i partiti riformisti di classe. Oggi viviamo in un contesto storico nel quale, per fare un esempio perturbante, sulla guerra in Ucraina ci ritroviamo più vicini al programma di Alternative für Deutschland che a quello dei socialdemocratici. O per fare un esempio ancora più sconvolgente, oggi siamo nell’epoca nella quale il più grande sciopero degli ultimi anni nell’industria dell’automobile nordamericana – uno sciopero a oltranza, a scacchiera, distribuito sul territorio colpendo stabilimenti che producono componenti fondamentali, riscoprendo dunque il vecchio sciopero fordista ma in una dinamica di distribuzione e parcellizzazione della produzione – viene diretto e guidato alla vittoria contro i capitalisti da un gruppo di operai che, pochi mesi dopo, durante la campagna elettorale, darà vita a un comitato dal nome eloquente di «Workers for Trump». Questa è la fase nichilista. Il nichilismo è un metodo, non è una cosa (e il populismo è suo papà) Ma c’è un’altra differenza tra la proposta di “Vetriolo” e quella di precedenti teorici delle rivolte irrazionali: per decenni vari, differenti e per alcuni versi opposti contesti teorici quali la critica radicale, il complesso teorico Focault-Agamben, il postmodernismo, buona parte dell’insurrezionalismo in qualche modo li ritroviamo accumunati dal fatto di aver trascurato il momento del rovesciamento; concentrandosi sulla dissezione critica, sull’archeologia del dominio, sulla decostruzione, sull’azione da fare nel presente (il motto del «qui e ora»). Giustamente sfiancati da decenni di messa salmodiata sulle note di una versione banalizzata della dialettica hegelo-marxista, ci hanno precipitati più o meno consapevolmente in una sorta di criticismo infinito. Ovvero in una serie di filosofie sul metodo e mai sulla sostanza: il metodo della decostruzione, quello dell’archeologia del dominio, quello insurrezionale. Se prendiamo il famigerato motto focaultiano per cui «Là dove c’è potere c’è resistenza e […] tuttavia, o piuttosto proprio per questo, essa non è mai in posizione di esteriorità rispetto al potere. [… I rapporti di potere] non possono esistere che in funzione di una molteplicità di punti di resistenza, i quali svolgono, nelle relazioni di potere, il ruolo di avversario, di bersaglio, d’appoggio, di sporgenza per una presa» (Cfr. Archeologia del sapere), ci rendiamo conto che in questa filosofia la rivoluzione è impossibile: potere e resistenza sono due schemi trascendentali di quella sorta di gigantesco Io kantiano che è diventata per queste teorie la coscienza collettiva, quindi non ci sarà mai la «vittoria» della resistenza e la distruzione del potere, in questa proposta filosofica e politica essi sono co-necessari. Eppure, anche se prendiamo il primo numero di una rivista che ha profondamente influenzato la nostra storia come «Anarchismo» vi possiamo leggere un articolo di Alfredo Bonanno, si potrebbe dire di presentazione e di programma, nel quale fra le altre cose si afferma: «L’uso della ragione, donde è possibile parlare di materialismo, può essere fatto in senso dogmatico (assolutista) e in senso critico (non dialettico). In quest’ultimo senso, che è poi quello che ci interessa, possiamo dirci razionalisti, non dialettici, critici, pluralisti, volontaristi; in quest’ultimo senso la volontà (irrazionale) coglie il momento positivo della ragione (razionale) e determina la forma storica (materiale), senza esservi costretta da un modello prefissato (dialettico)» (Cfr. A.M. Bonanno, Crisi economica e possibilità rivoluzionarie, in «Anarchismo» n. 1, 1975, p. 4). Se all’epoca queste affermazioni hanno aiutato il movimento anarchico a evadere dal conformismo di una cattiva dialettica, oggi dobbiamo fare lo sforzo di evadere paradossalmente dal conformismo neo-kantiano nel quale siamo arretrati. I discorsi della nostra area sono troppo spesso panegirici sui presupposti trascendentali dei modi di intervenire sulle cose, senza mai parlare della Cosa stessa. Mi spiego con degli esempi concreti: l’ipotesi organizzativa tracciata negli anni da «Anarchismo» (nuclei di base, gruppi d’affinità, organizzazione informale) virtualmente può essere utile per la lotta a Comiso degli anni Ottanta, come può essere utile per una campagna per convincere la NATO a intervenire direttamente in Ucraina, o viceversa per una campagna per sostenere il disfattismo rivoluzionario in Ucraina. Da solo quel pacchetto non ha contenuti, ci parla solo di metodologia (si può ovviamente muovere le stesse obiezioni all’organizzazione proposta da Cospito in Quale internazionale?). Questo accade perché quella proposta è una proposta trascendentale di metodo (può essere applicata a diverse situazioni). Al contrario proporre un discorso nel quale si affermi che – per esempio – quando c’è una guerra fra Paesi capitalisti bisogna disertare il fronte, lottare contro ogni Stato a partire dal proprio, per trasformare la sconfitta del proprio Stato in una chance rivoluzionaria e poi, dentro questa rivoluzione, lottare per il comunismo in economia e l’anarchia politica, si propone un discorso nel quale si intravedono percorsi per rovesciare la realtà (il metodo non scompare, ma è utilizzato per trasformare le cose; non è un metodo della ragion pura, ma è sporcato di realtà). Su questa questione mi ritrovo d’accordo col nostro critico e mi dispiace se non mi sono spiegato bene. Se la domanda fondamentale che ci pone è: «Ma le rivolte e la fase nichilista di cui Vetriolo parla, questa “passione degli sfruttati” è semplicemente una reazione di massa alla svolta tecnototalitaria o una negazione radicale di un’organizzazione sociale di cui lo sviluppo scientifico, per quanto pervasivo nelle sue applicazioni, rimane un mezzo e non un fine in sé, volta alla messa a valore, e dunque al controllo e alla prevedibilità, di ogni aspetto della vita dei proletari?» Pure io «opterei per la seconda ipotesi», a patto che non scambiamo il nostro desiderio con la realtà, ovvero cercando un modo per fare sì che «il momento della rivolta senza senso diventa [diventi, purtroppo il congiuntivo è d’obbligo!] il momento della disarticolazione di questa organizzazione nei suoi spazi, tempi, mezzi riti e miti». Perché questo nostro intervento possa almeno un minimo contribuire in tale direzione, bisogna però passare dal discorso sul metodo all’utilizzo del metodo per cambiare la sostanza. D’altro canto, ha ragione il nostro critico, anche la scienza è un metodo del capitale e non certo una potenza ontologica come nell’ultimo Heidegger (e sembra, anche nell’ultimo Bonanno di «Negazine»). Questo stesso discorso va applicato, più in grande, alla categoria di nichilismo e alla fase nichilista che viviamo in questa stagione storica. Il nichilismo non è una Cosa, ma è un metodo. Il più importante esempio di movimento nichilista – quello dal quale, per forza di importanza e suggestione storica, tutti gli altri bene o male prendono ispirazione – lo troviamo nell’impero zarista nella seconda metà dell’Ottocento. Voglio tornarci ancora una volta su questa storia, perché mi aiuta a rispondere alle critiche di panopticon sull’utilizzo del termine «populismo» per il quale ci siamo presi un rimprovero nella loro introduzione critica. Il movimento di cui sto trattando attraversa almeno tre generazioni. La prima generazione era composta da giovani delle classi colte ed europeizzate i quali, col motto di «andare al popolo» (i populisti, appunto) si riversarono nei villaggi desolati per spiegare ai servi come sarebbe stato meglio vivere senza padroni, senza Zar, proprietari essi stessi dei mezzi di produzione, decidendo le questioni fondamentali in assemblee democratiche territoriali. Il risultato di questo tentativo utopico fu che una buona parte di quei giovani idealisti finirono ammazzati dagli stessi contadini, linciati in dei pogrom istigati dal clero, additati come agenti del demonio. Per reazione di fronte a questa catastrofe nacque il nichilismo. Ora non bisognava più parlare al popolo, ma esprimere la propria rabbia nichilista con bombe e attentati. Il più famoso di questi fu l’uccisione dello Zar Alessandro II, avvenuta il 13 marzo 1881 a San Pietroburgo. Paradossalmente, proprio coloro che meno erano interessati a parlare al popolo ottennero il massimo del consenso popolare. Quella generazione venne perlopiù distrutta dalla repressione, ma generò come seguito politico la nascita del socialismo rivoluzionario. I socialisti rivoluzionari russi (la terza generazione) furono un partito terrorista di massa (oggi mi verrebbe di paragonarlo mutatis mutandi ad Hamas), socialista, non marxista, a base contadina; più che una sintesi, una vera e propria sommatoria di populismo più nichilismo. Il loro consenso fu talmente vasto che furono loro a prendere per qualche mese il potere, dopo la rivoluzione del marzo 1917 (cosiddetta rivoluzione di febbraio). Il loro metodo rimase l’azione diretta rivoluzionaria e le esecuzioni politiche anche dopo la rivoluzione; nel loro seno matura l’attentatrice che, ancora nell’agosto del 1918, cercò di assassinare Lenin accusato di aver tradito la rivoluzione democratica socialista con mezzi autoritari. Ai compagni di panopticon io vorrei dire questo. Noi potremmo passare il nostro tempo a scrivere delle riviste anarco-bordighiste, con delle categorie classiste e internazionaliste perfettamente coerenti. Sicuramente ci troveremmo d’accordo su tutto e potremmo anche farle insieme queste pubblicazioni. Sono sicuro che ci divertiremmo un casino, potrebbe essere un’alternativa più salutare dell’LSD. Ma questo non ci aiuterebbe a spostare di un millimetro la realtà. Quando dico che bisogna prestare attenzione ai movimenti populisti, se mi si consente un parallelismo storico tanto forzato quanto grandioso, io intendo che dovremmo spingere l’attuale populismo verso i suoi fallimenti, per aiutare la nascita di un nuovo movimento nichilista, prodromo del socialismo rivoluzionario del ventunesimo secolo. Sempre mia nonna diceva che il pane si fa con la farina che si ha, se vogliamo rivoluzionare la realtà dobbiamo partire, appunto, dalla realtà. In questo momento il populismo/nichilismo è l’espressione irrazionale e non cosciente (ovvero, incosciente!) della lotta di classe. L’unico modo in cui essa si esprime a livello di massa in Occidente. Volando un po’ più bassi, panopticon trascura la situazione particolare italiana nell’anno 2022, quando uscì quell’articolo. Avevamo all’epoca il governo di Mario Draghi, ovvero il grande esperimento controrivoluzionario (riuscito, purtroppo) del Governo di Unità Nazionale. Bisogna capire che il governo di Unità Nazionale è stato molto di più di un semplice governo di grossa coalizione alla tedesca. Non era solo l’unità dei partiti politici in parlamento, ma vedeva al suo interno esponenti di Confindustria e dei sindacati, ambasciatori, economisti, scienziati e persino generali dell’esercito, aveva il consenso dell’UE, della NATO, del Vaticano. Con le forze esterne al parlamento che davano esse stesse un contributo all’Unità Nazionale sospendendo gli scioperi (nel caso dei sindacati), sospendendo le manifestazioni di piazza per evitare il contagio del virus (nel caso delle aree antagoniste). Si tratta del governo che ha gestito l’uscita dall’emergenza pandemica manganellando gli operai, decuplicando gli infortuni sul lavoro, togliendo il blocco ai licenziamenti che era stato introdotto nelle leggi emergenziali precedenti, traghettando l’Italia nella guerra in Ucraina e mettendo Alfredo Cospito in 41 bis. Il governo di Unità Nazionale di Mario Draghi è qualcosa che merita di essere studiato meglio, dedicandogli una ricerca apposita. Credo che questa formula politica potrebbe venire replicata nei regimi democratici in crisi: in effetti dalla Germania all’Inghilterra alla Francia sempre più la borghesia cerca di risolvere la propria incapacità di governare con esperimenti di fronti parlamentari allargati; anche se il governo di Unità Nazionale rappresenta un passo ulteriore rispetto a queste formule, è unità sociale e non solo parlamentare, presto il modello italiano potrebbe ispirare questi Paesi e la Germania ho la sensazione sia la candidata numero 1 su questa strada. Nel 2022 il fronte popolare esisteva già, esso era il governo del Paese. Non era solo popolare, era un fronte popolare e delle élite, clericale e scientifico, industriale e sindacale, civile e militare. Pertanto stare col «populismo» per noi significava non certo costituire un fronte nazionalpopolare, che esisteva già e stava al governo, ma cercare qualche compagno di viaggio tra quei pochi raminghi fuori da quel maledetto fronte. Questa era quel poco di farina di cui disponevamo per il nostro pane. Il comunismo non è la socializzazione delle mutande e dei calzini, ma “a ognuno secondo la sua taglia” Tornando alla nichilismo per antonomasia, quello russo. I socialisti rivoluzionari russi in fondo, a dispetto del nome e a dispetto delle pratiche (a proposito del luogo comune insurrezionalista per cui le pratiche da sole bastano a distinguere il grano dal loglio – purtroppo non è così), furono dei riformisti. Lo furono in principio e lo furono anche alla fine. Anzi, peggio, alla fine furono dei traditori: preso il potere proseguirono la guerra al fianco delle potenze dell’Intesa, sfiancando il Paese, spingendolo a una nuova rivoluzione. Che significa tutto questo? Significa che il metodo nichilista da solo non basta. Bisogna capire quale è il nostro fine. Così siamo giunti finalmente alla questione del comunismo. Per proseguire la trattazione mi faccio ora aiutare dalle critiche che abbiamo ricevuto da Juan Sorroche nei tre suoi preziosi articoli. Nel primo di questi Juan scrive che «nell’individualismo anarchico economico» avviene che «sia il prodotto che gli strumenti di lavoro rimangono all’individuo, e solo lui decide se metterli in comune con quanti si associano all’interno di gruppi di affinità», pertanto «è il produttore che gestisce tutto, senza nessun intermediario», a differenza che nel comunismo: «l’individualismo anarchico è contrario al comunismo, e vi scorge un pericolo autoritario». Bisogna dire, a onor del vero, che il comunismo anarchico è sempre stato fondato sul concetto di volontarietà. Da parte anarchica è sempre parlato, sin dalla Prima Internazionale, di associazione volontaria dei produttori. E ancora oggi, dopo secoli, la versione italiana dell’inno L’Internazionale (che genericamente viene considerata una canzone dei partiti politici comunista e socialista) per la verità nella seconda parte recita «fratelli tutti, e se vogliamo, nella famiglia del lavor». Dunque la volontarietà è alla base di ogni autentico comunismo, quando questa è stata superata con le collettivizzazioni forzate (come in Unione Sovietica), ogni residuo barlume di economia comunista si è spento e sono state riprodotte le dinamiche del capitalismo: salario, governo della forza lavoro, turni di lavoro, espropriazione di plusvalore, ecc. Ma non voglio aggirare la critica di Juan con una puntualizzazione formale (per quanto, su questo argomento, la forma è quanto mai sostanza!). Veniamo all’essenza della questione. Cosa significa comunismo? Quella comunista è l’economia dove le persone producono secondo le loro possibilità e ricevono secondo i loro bisogni. Ancora una volta dobbiamo distinguere il mezzo dal fine: persino la proprietà collettiva è un mezzo in questa definizione, il fine è che ognuno riceva secondo i propri bisogni. Anche comunisti autoritari come Marx ed Engels affermano nel Manifesto che è una calunnia quella secondo la quale i comunisti vorrebbero l’abolizione della proprietà privata; in verità, essi vogliono semplicemente l’abolizione dei rapporti di proprietà privata capitalistici. Detto in parole semplici, il comunismo non è una comune hippy dove tutto è di tutti, pure le mutande e i calzini (probabilmente sporchi, perché nessuno ha voglia di lavorare). Il comunismo non è che una compagna viene a casa mia, mi prende in prestito un libro che mi aveva regalato nonna e poi lo spedisce a un carcerato (che poi avevi detto che me ne avresti rubato un altro, sto ancora aspettando). Comunismo è che la tipografia e la fabbrica di biancheria producono quello che serve e le persone se lo prendono in base ai loro gusti, bisogni… e misure. E ovviamente non esisteranno le galere. Naturalmente, affinché tutti abbiano il libro che vogliono, le mutande che gli stanno bene e i calzini che non puzzano occorre che ciascuno, secondo le proprie possibilità, lavori in tipografia, distribuisca le mutande o lavi i calzini. L’economia comunista è la più naturale, essa già avviene da sempre nella riproduzione della specie: un neonato ha solo bisogni e riceve unicamente, e così via nelle generazioni successive, la «restituzione» non avviene nemmeno nello stesso spazio-tempo. Ma l’economia comunista è anche la più umana, il più alto gradino etico raggiunto dalla cultura economica del genere umano (una nota per panopticon, nel mio articolo con «cultura» intendevo tutto ciò che non è natura, quindi la polemica era coi primitivismi, perché a mio avviso serviranno ancora le lavatrici e le tipografie per soddisfare i nostri bisogni, per rimanere nell’esempio di cui sopra; forse c’è un errore nella traduzione perché su questo avete completamente frainteso). Ora paragoniamo questo modo veramente umano di vivere insieme con la proposta di economia individualista anarchica suggerita da Juan sulle tracce di E. Armand. Per farlo utilizzerò una di quelle odiose categorie di cui si riempiono la bocca gli attivisti oggigiorno, a loro volta imboccati dall’immondizia culturale delle università nordamericane; la categoria di «abilismo». Peraltro una categoria utilizzata per giustificare, negli scorsi anni, le leggi liberticide ai tempi del Covid-19. Perché avere paura della morte è cosa sana, smettere di vivere per paura di morire è patologico, ma pretendere che tutti smettano di vivere per la propria paura di morire, questo è odioso. Davvero una gestione stalinista, verrebbe da dire una collettivizzazione forzata dei problemi di salute di alcuni a danno della libertà di tutti. A dimostrazione di quanto dicevo all’inizio, ovvero che le narrazioni sulle nuove oppressioni di tipo non classista derivano molto di più dall’antico tradimento stalinista-maoista della lotta di classe piuttosto che da posizioni libertarie (con il correlato linguistico di decolonizzazione, fronti di liberazione… nazionale/animale/sessuale/ecc.). Ma lasciamo perdere tutto questo e prendiamo per buona la categoria di abilismo, così ci facciamo capire anche dai giovani attivisti di oggigiorno. In una economia comunista, dove tutti ricevono secondo i loro bisogni, anche chi non ha (per età, per attitudine, per disabilità) la possibilità di produrre il necessario per vivere, riceve comunque quanto gli abbisogna. In senso stretto, non esisterà più nemmeno la disabilità, perché ciascuno è in grado di dare qualcosa alla collettività e non necessariamente su un terreno materiale (può raccontare storie, donarci un sorriso, dare consigli, può dare un contributo culturale, ecc.). Ecco perché è solo la questione di classe a illuminare di più chiara colorazione e quindi a risolvere anche le altre oppressioni: in questo caso, semplicemente, la linea di faglia dicotomica intorno alla disabilità scompare, perché nel comunismo tutti sono abili a dare quello che possono dare e ciascuno riceve in base al bisogno, non in base alla propria abilità (lo stesso ragionamento si applichi alle altre oppressioni). Prendiamo ora la proposta economica individualista anarchica. Dove ognuno produce per sé e si associa alla bisogna. Un disabile, un bambino, un anziano in questa economia semplicemente muore. Oppure deve ridursi alla carità, deve sperare nel dono degli individui che egoisticamente godono nel donare. Non si può avere il diritto di stare antipatici a tutti, di non avere amici. O forse, per evitare questa catastrofe umanitaria, si andranno necessariamente a riprodurre delle istituzioni: per esempio un questua di compagni che chiedono benefit per i problemi sociali, che si fanno essi stessi agenti di welfare, riproducendo lo Stato e il fisco. Naturalmente si lavorerà tutti molto di più, perché lavorare in maniera associata notoriamente riduce le tempistiche del lavoro. E ancora – giacché nessuno è in grado di produrre tutto – dopo il lavoro si dovrà andare al mercato a scambiare i prodotti, a litigare sul loro valore, insomma si ritornerebbe schiavi della tirannia della domanda e dell’offerta. Io credo che questa proposta sia una bestialità; di più io credo che questa sia già la barbarie in cui viviamo oggi. L’individualismo economico c’è già, si chiama capitalismo. Peraltro anche questo capitalismo utopico, nel quale non ci sono lavoratori dipendenti, durerebbe cinque minuti, perché chi non riesce a sopravvivere ben presto dovrà vendersi a chi gli offre qualcosa. Allora aveva proprio ragione Malatesta: l’unico modo per avere l’individualismo, un individualismo autenticamente anarchico, dove ogni individuo ha i mezzi disponibili in un’epoca storica per realizzarsi, è soltanto all’interno di un’economia comunista. Ovvero ha ragione Juan: sì occorre il comunismo con l’individualismo, ma bisogna specificare la dinamica di questa comunione: è la premessa realizzazione dei bisogni di tutti che permette il conseguente libero sviluppo individuale. Cioè, detto in parole semplici, non è necessaria la socializzazione di tutta la vita produttiva, questa stessa pratica di per sé è ancora solo un mezzo; quello che è necessario è che ognuno abbia quanto gli abbisogna; per raggiungere questo fine altamente etico a mio avviso si possono anche cercare una pluralità di percorsi: aziende familiari e cooperative, comuni e socializzazioni, mi vanno benissimo anche i mezzi di produzione individuale che piacciono più a Juan. Non mi fossilizzerei dogmaticamente su questi che sono solo strumenti. Beninteso, però, che il fine deve essere la soddisfazione dei bisogni di ciascuno, se alcuni di questi strumenti si dimostreranno un intralcio alla realizzazione del fine i rivoluzionari devono avere la prepotenza necessaria a spazzarli via. La tortura continua (con un escursus di filosofia medievale) Per riuscire a scacciare anche l’ultimo lettore rimasto, adesso mi metto pure ad aprire un parentesi niente meno che di filosofia medievale. La questione d’altronde è interessantissima: la teoria delle essenze. Da un po’ di tempo nei circoli politicamente corretti va di moda dire di qualcuno che è un «essenzialista» un po’ come nel medioevo si dava dell’epicureo, un sinonimo di stronzo. Dobbiamo questa degradazione dell’essenza al motto esistenzialista di Sarte: l’esistenza precede l’essenza. Ma allora, dobbiamo preoccuparci se ci danno degli «essenzialisti»? Dipende. Da cosa dipenda ci può aiutare a capirlo, appunto, la filosofia medievale. Nel violento scontro tra tomisti e francescani verso la fine del XIII secolo – segnatamente nelle figure di Egidio Romano ed Enrico di Gand – i temi di essenza e sostanza sono stati abbondantemente agitati, armati come una clava tra le due fazioni. La posizione dei neoplatonici, dei francescani, degli agostiniani, insomma di Enrico di Gand è che tra essenza e sostanza, c’è una distinzione/identità intenzionale. Significa che Dio pensa eternamente le essenze e che con la sua volontà, intenzionalmente, le fa esistere, cioè dona ad alcune di esse, per un certo tempo, l’essere, le riempie di sostanza. Il rimando è ovviamente a Platone, le essenze sono le Idee (con l’aggiunta che queste sono pensate eternamente da Dio) e il creato sono le essenze dotate, intenzionalmente, di sostanza. La risposta dei tomisti, invece, per intervento di Egidio Romano, è che tra essenza e sostanza c’è un’identità reale. Significa che esse non sono pensate eternamente da Dio, ma radicalmente create dal nulla (accusando gli essenzialisti platonici di negare il creazionismo); e che quando sono infine create, le cose sono immediatamente composte di essenza ed esistenza. Essenza e sostanza sono sinonimi. Qui il rimando è a un Aristotele riformato. Perché tutta questa rottura di coglioni? Perché, lo devo confessare, non ce la faccio più a vivere nell’ombra, devo fare coming out… ebbene si, io sono un essenzialista. E pazienza se verrò crocifisso in sala mensa come Fantozzi, pestato dagli assistenti professori precari e preso a cancelletti in faccia dagli attivisti della cancel culture. Il problema è che questi professorini mistificano le cose per mettere nello stesso calderone tutti coloro che non la pensano come loro (Riduci la realtà alla lotta di classe? Sei tacciato di essenzialismo di classe. Vuoi difendere la natura? Sei accusato di bioessenzialismo, ecc., ecc). Allora spieghiamoci bene. Io non sono un essenzialista platonico o agostiniano e meno che mai francescano. Sono un essenzialista nel senso materialista del termine: per me l’essenza delle cose non è una misteriosa loro recondita verità, ma è la loro sostanza. D’altronde questa critica delle essenze e delle sostanze di cui tanto vanto si fa il pensiero debole contemporaneo, proviene da un percorso più antico – più che compatibile, direi proprio essenziale – del pensiero dominante. Nel suo Dialogo sopra i massimi sistemi Galileo Galilei conduce un attacco spietato contro le sostanze naturali. Sostiene il grande scienziato che «o noi vogliamo specolando tentar di penetrar l’essenza vera e intrinseca delle sustanze naturali; o noi vogliamo contentarci di venir in notizia d’alcune loro affezioni». Ma la conoscenza dell’essenza delle sostanze naturali viene dichiarata impossibile tanto «nelle prossime sustanze elementari che nelle remotissime e celesti», mentre, al contrario, se noi «vorremmo fermarci nell’apprensione di alcune affezioni, non mi par che sia da desperar di poter conseguirle anco ne i corpi lontanissimi da noi, non meno che nei prossimi». Non dobbiamo quindi cercare l’essenza della natura, ma accontentarci di studiarne «il luogo, il moto, la figura, la grandezza». (Cfr. Opere, vol. V, p. 187). Insomma per la scienza moderna bisogna rinunciare a conoscere le essenze, accontentandoci di conoscere criteri superficiali di tipo quantitativo intorno alle cose. Si tratta di una posizione profondamente anti-materialista, io definisco quello della scienza moderna un «anti-materialismo scientifico»; non a caso l’apice della scienza moderna è il nucleare, vero e proprio orrore contro la materia fino ai suoi elementi più sacri e inviolabili (l’atomo di Democrito). Quindi la critica della conoscibilità qualitativa delle sostanze è un pensiero fondativo della scienza moderna. Un certo anti-essenzialismo dei movimenti contemporanei è ben compatibile con questo pensiero dominante. Con Juan io credo che ci sia un fraintendimento di questo tipo. Juan sembra essere tutt’altro che un essenzialista (potrei sbagliarmi, ma il suo anarchismo non sistemico come lo definisce lascia apparentemente questa sensazione di alterità rispetto a ciò che è metafisico, sostanziale, sistematico, essenziale). Sembra dirci talvolta – mi perdoni la banalizzazione – che ci sono dei gran bravi compagni individualisti e ci sono dei riformisti anche tra i comunisti anarchici. Ma questa cosa noi non l’abbiamo mai messa in discussione! Noi diciamo che una certa posizione teorica (indifferenza verso l’analisi della realtà, disprezzo della lotta di classe, orrore verso ogni forma di pensiero strategico, individualismo intellettuale e bibliotecario, regressione del proprio intervento a problemi esclusivamente interni del movimento) conduca essenzialmente al riformismo e alla desistenza. Non si tratta di seguire un criterio di «maggioranza» come scrive Juan (peraltro oggi la maggioranza dei compagni è tutt’altro che anarco-comunista-insurrezionalista, magari!), ma di sostenere, dal nostro punto di vista, che ovviamente è del tutto discutibile, la natura riformista di certe posizioni. Che esse sono sostanzialmente riformiste – al di là dei casi particolari, al di là del criterio quantitativo; non conta se esse siano maggioritarie o meno, la critica è più profonda, è riformista il nocciolo essenziale di quelle posizioni. Torniamo quindi ad Armand. Il problema qui non è che Armand abbia detto sia delle cose fighe sia delle cose riformiste. La questione è che l’autore dell’articolo L’anarchismo rivoluzionario contro la desistenza sostiene che l’approdo riformista sia in qualche modo essenziale, conseguente alle premesse teoriche del suo pensiero, sia la sostanza del pensiero di Armand. Scrive Juan: «E. Armand lo scrive molto chiaro: non esclude, come vediamo nella frase sopra, né il rivoluzionario né “l’attentato” e “l’attentatore individuale”, né “l’espediente ‘illegalista’” né qualsiasi mezzo-metodo, anche violento, come insurrezioni e rivoluzioni, che sia consono alla prospettiva dell’individualismo anarchico. Certo, sì!, include anche il pacifismo, “la resistenza passiva” come “tattiche rivoluzionarie”. E anche crede nelle rivoluzioni pacifiche; io penso che le preferisce, con l’astensionismo. Con l’educazionismo, che ogni individualità prenda coscienza libera e autonoma e che sarà così consapevole per affrontare una rivoluzione di braccia incrociate generale e lo Stato e qualsiasi autoritarismo di fronte a ciò sarà più incapace di affrontare. Ma attenzione! Perché include tutte queste cose nell’insieme della prospettiva dell’individualismo anarchico. Certo ha la sua preferenza, come le abbiamo tutti». In realtà stiamo dicendo quasi la stessa cosa. Quello che si sostiene in più nell’articolo di “Vetriolo” è che le posizioni pacifiste, educazioniste, ecc., sono essenziali, sono la sostanza più intima di un certo modo di intendere l’individualismo. Ma forse è proprio l’espressione «individualismo» a portarci fuori strada. A noi l’individualismo piace. Poiché in fondo il vero individualismo lo si può raggiungere solo in un’economia dove ciascuno ha secondo i propri bisogni, oltretutto da sempre l’azione diretta individuale e la propaganda col fatto sono pratiche dei comunisti anarchici. Insomma come diceva Malatesta, tutti gli anarchici sono comunisti e individualisti. Il nostro vero obbiettivo polemico era (e rimane) contro l’educazionismo dei nostri giorni, contro chi si dice troppo individualista per parlare di rivoluzione (finendo dialetticamente per ritrovarsi riformista). Stirner padre del sindacalismo Scrive ancora Juan, nel suo contributo più recente, parlando di desistenza e resa interclassista: «Questo è successo e succede solo esclusivamente allo sviluppo dell’individualismo anarchico?». Non è forse vero che larga parte della desistenza «non arrivi soprattutto dal comunismo-anarchico rivoluzionario?», «Oppure dall’anarchismo-sindacalismo, anch’esso in gran parte comunista rivoluzionario?». Il nocciolo della questione l’ho affrontato nel precedente paragrafo: noi non diciamo che tutti i comunisti siano rivoluzionari e tutti gli individualisti riformisti, noi diciamo che essenzialmente riformiste sono le traiettorie fondamentali di certe posizioni. Qui voglio soffermarmi su quello che apparentemente sembrerà un dettaglio. L’anarco-sindacalismo, secondo Juan, sarebbe in gran parte comunista. Sembrerà un dettaglio, ma credo che affrontando questo argomento potremmo sciorinare meglio la questione dell’individualismo, dell’egoismo stirneriano, e del comunismo malatestiano cosiddetto volontaristico. Infatti io ritengo che il sindacalismo rivoluzionario in generale (non solo anarchico, penso per esempio a Sorel) sia una derivazione diretta del pensiero di Max Stirner e abbia poco a che fare col comunismo. Che cos’è infatti un sindacato se non una stirneriana unione degli egoisti? I lavoratori nel sindacato si associano in quanto individui, chiedono al sindacato dei miglioramenti economici specifici, rinnegano la tessera quando questa diventa deteriore per i propri interessi. Precisamente la fluidità organizzativa stirneriana. Il sindacato è necessariamente portato all’accomodamento, al compromesso col padrone, perché il sindacato deve poter offrire all’individuo egoista che vi aderisce un beneficio tangibile. Certo se Juan ha in mente la CNT, legittimamente visto l’importanza della vicenda storica, la cosa può portarci fuori strada. La complessa organizzazione CNT-FAI, infatti, proprio in virtù del successo che ha avuto, è stata qualcosa di più di una semplice organizzazione anarco-sindacalista. Essa è stata nei momenti migliori il soggetto collettivo dell’insurrezione, nel linguaggio marxista rivoluzionario potremmo dire che è stata «il partito della rivoluzione», quindi è diventata un soggetto politico che ha aderito al fronte popolare contro il pericolo fascista, quindi ha ceduto al frontismo e all’interclassismo, tradendo infine la rivoluzione e gli stessi principi anarchici (accettando per esempio dei ministeri). Se noi però ci spostiamo in Italia vediamo come per esempio l’Unione Sindacale Italiana sin dal nome proprio di «Unione» richiami la proposta organizzativa stirneriana. Non è solo una suggestione: individualisti erano la gran parte della prima generazione di anarco-sindacalisti italiani come Alceste de Ambris, Filippo Corridoni, Michele Bianchi, Tullio Masotti, tutti espulsi a causa delle loro sciagurate posizioni interventiste durante la prima guerra mondiale (alcuni di loro diventeranno fascisti, de Ambris è noto per il contributo costituzionale dato all’avventura dannunziana a Fiume). Solo con la generazione di Borghi e Meschi l’USI riconquisterà una posizione coerentemente internazionalista e sarà la protagonista principale in termini di conflittualità durante il biennio rosso. Ora se noi andiamo a leggere il capitolo che Stirner dedica alla questione operaia nella sua opera L’Unico e la sua proprietà possiamo scorgere degli automatismi che, sebbene ante litteram, hanno tutti i caratteri del sindacalismo rivoluzionario. Secondo Stirner se gli operai avessero una autentica consapevolezza dei loro bisogni egoistici distruggerebbero lo sfruttamento e non ci sarebbero più padroni. Questo non solo confuta la calunnia marxista di Stirner quale pensatore borghese, ma allo stesso tempo ci mostra quanto Stirner sia il padre di un certo modo di intendere il sindacalismo: l’idea che la consapevolezza egoistica immediata sia da sola causa sufficiente per l’emancipazione. Nel sindacalismo rivoluzionario questa idea porta al corollario che l’organizzazione immediata fondata sui bisogni egoistici (organizzazione minima, con meno struttura possibile), in una parola, il sindacato anarchico, da sola sia sufficiente per scatenare la rivoluzione. Malatesta, com’è noto, dubitava di questo pregiudizio. L’organizzazione sindacale egoistica avrebbe portato non alla rivoluzione, ma all’accomodamento su linee di classe basate sulla categoria, sul territorio, sul singolo stabilimento e la singola azienda. Notoriamente per Malatesta il sindacato era necessario, ma non sufficiente. All’organizzazione sindacale (che asseconda il bisogno egoista, individualista, del lavoratore) occorre affiancare l’organizzazione insurrezionalista dei comunisti anarchici (il cosiddetto dualismo organizzativo): quest’ultima non si basa sui bisogni egoistici, ma sugli ideali, sulla volontà dei suoi partecipanti. Cioè sul fatto che i compagni che ne fanno parte sono animati da una tensione che trascende il loro egoismo, una tensione che li porta al sacrificio, a sopportare la fame, il carcere, la morte. Insomma c’è l’organizzazione della necessità (sindacato) e c’è l’organizzazione della volontà (Malatesta la chiamava, pensate un po’, partito). Notoriamente, uno stirneriano ortodosso ribatterà a questi argomenti che anche queste passioni sono passioni egoistiche; chiunque fa qualcosa, anche chi si sacrifica, ci insegna Stirner, in realtà lo fa per sé. Se questo in astratto è vero, affermarlo però è anche inutile. Anche il carabiniere, il prete o il maniaco sessuale di via Togliatti che si apre l’accappatoio e fa vedere i gioielli di famiglia ai passanti sono egoisti in senso stirneriano. Tutti lo siamo. La scoperta di questa verità non ci fa fare un passo in avanti verso una società finalmente libera, in cui non ci sono più né preti né carabinieri, e dove anche il maniaco di via Togliatti riceve finalmente secondo i propri bisogni. Quindi il comunismo anarchico malatestiano, tutt’altro che marxista, è davvero un movimento idealista nel senso migliore del termine. Esso in qualche modo mobilita i compagni che lo animano verso una passione che trascende la condizione materiale egoistica personale. In questo senso è insurrezionalista, perché è orientato al rovesciamento. In questo senso specifico è volontarista, organizza gli individui non per condizione ma per convinzione. Ed è il solo che per principio non può essere corrotto da derive riformiste (in quanto classista per definizione). Juan scrive per esempio che «il concetto dell’anarchismo d’azione ha in sé gli antidoti al riformismo». Secondo me qui il compagno, nonostante affermi ripetutamente il contrario, rischia di nuovo di anteporre il metodo al fine. Azione per fare cosa? Per fare l’individualismo economico o per fare il comunismo economico? Per vincere una vertenza sindacale o per rovesciare il potere del padrone? Per convincere la NATO a tirare le bombe atomiche su Mosca o per distruggere la NATO? Insomma l’azione è comunista o individualista, internazionalista o interventista? Se Juan accetta un consiglio per l’elaborazione teorico-pratica che sta sviluppando, a mio avviso dovrebbe riempire di contenuti teleologici (quale è il nostro fine) questa sua proposta. Non basta più definirci in base a quello che facciamo, la storia ha ricominciato a correre troppo veloce, occorre definirci in base al mondo che vogliamo. Per me l’anarchismo rivoluzionario dovrebbe essere classista, internazionalista e insurrezionalista; cioè orientato a un ideale, a una lettura del presente e a un metodo. Nessuna di queste cose, presa da sola, è sufficiente. emmeffe
Approfondimenti
Voci dalla rivolta in Indonesia
Traduciamo dal sito statunitense it.crimethinc.com questo interessante rapporto sulla sollevazione in Indonesia e sul ruolo che vi ha giocato il movimento anarchico. VOCI DALLA RIVOLTA IN INDONESIA AFFAN KURNIAWAN CONTINUA A VIVERE NELLE STRADE Un’ondata di proteste è esplosa in tutta l’Indonesia alla fine di agosto 2025. In questo rapporto, presentiamo un’intervista con uno scrittore anarchico indonesiano incarcerato, insieme a varie dichiarazioni di gruppi anarchici che sono giunte alle testate di lingua inglese dall’inizio della rivolta. Dopo settimane di proteste in tutta l’Indonesia in risposta alle misure di austerità, la settimana del 25 agosto i dimostranti si sono radunati in massa per accusare l’élite politica indonesiana di disprezzo verso la gente e corruzione. Il governo indonesiano eroga ai rappresentanti parlamentari uno stipendio mensile di 100 milioni di rupie (circa 6.081 dollari), ovvero circa 30 volte lo stipendio minimo di Giacarta, dove si registrano gli stipendi più alti del Paese. La rabbia è esplosa quando sono circolate voci secondo cui i rappresentanti ricevevano 50 milioni di rupie in più al mese come indennità di alloggio. La notizia è stata diffusa in un periodo di forte inflazione, una nuova tornata di misure di austerità e un peggioramento della povertà. Sindacati, anarchici, studenti, esponenti della sinistra, giovani e altri manifestanti hanno riempito le strade la settimana del 25 agosto. Hanno subìto una dura repressione da parte della polizia al servizio dell’attuale presidente, Prabowo Subianto, che in precedenza ha ricoperto la carica di ministro della Difesa. Il 28 agosto, un’auto blindata della Brigata Mobile della Polizia Nazionale ha investito e ucciso Affan Kurniawan, un fattorino di 21 anni che si stava recando a consegnare del cibo. In risposta all’omicidio di Affan, fattorini, anarchici e giovani di diverse etnie si sono ribellati. I dimostranti hanno saccheggiato diverse stazioni di polizia, bruciato e saccheggiato le case dei politici e dato alle fiamme edifici governativi. Questa situazione ha costretto il primo ministro a saltare il vertice della Shanghai Cooperation Organization (SCO) cinese. Il governo ha suggerito di tagliare alcuni dei benefici concessi ai politici e alcune delle misure di austerità che hanno scatenato la rivolta. Tuttavia, il presidente Prabowo Subianto ha raddoppiato la repressione e ha chiamato l’esercito, causando almeno sei morti, tra cui uno studente picchiato a morte dalla polizia a Yogyakarta, Giava, e un conducente di risciò morto per esposizione a gas lacrimogeni a Solo, Giava. Il bilancio completo delle vittime rimane sconosciuto. Governata dal colonialismo olandese fino al 1949, l’Indonesia rimane profondamente polarizzata, con enormi disparità di risorse e potere; negli anni ‘60, le violenze contro membri e presunti simpatizzanti del Partito Comunista Indonesiano (PKI) costarono almeno centinaia di migliaia di vite. Il movimento anarchico contemporaneo emerse alla fine degli anni ‘80, grazie anche all’impegno delle band punk. La polizia istituì una divisione “anti-anarchia” nel 2011 e, in molteplici episodi, coloro che erano percepiti come anarco-punk furono rapiti e incarcerati in campi di rieducazione approvati dallo Stato. Ciononostante, il movimento anarchico ha continuato a crescere malgrado le avversità. Con una repressione statale senza precedenti in atto in tutto il pianeta, le coraggiose azioni dei ribelli in Indonesia sono di profonda ispirazione per coloro che rifiutano l’ordine mondiale capitalista. I manifestanti in Indonesia hanno segnalato diverse forme di repressione delle comunicazioni digitali, che probabilmente si intensificheranno se il conflitto continuerà a intensificarsi. Ci auguriamo che questo rapporto preliminare possa attirare l’attenzione sulla situazione, incoraggiando le persone in tutto il mondo a informarsi di più e ad agire in modo solidale. Affan Kurniawan non sarà dimenticato, né i suoi assassini perdonati. Solidarietà con i coraggiosi che lo stanno facendo nelle strade. Anarchici solidali con la rivolta indonesiana UNA CONVERSAZIONE CON IL PRIGIONIERO ANARCHICO E SCRITTORE BIMA Bima è uno scrittore, traduttore e ricercatore indipendente anarchico indonesiano, in carcere dal 2021. È ancora attivo dietro le sbarre come membro di una federazione anarchica. È anche il fondatore della casa editrice autoprodotta Pustaka Catut e autore del libro Anarchy in Alifuru: The History of Stateless Societies in the Maluku Islands, pubblicato da Minor Compositions. Puoi sostenere Bima tramite Patreon e scoprire di più su una campagna FireFund precedentemente attiva a loro favore. Abbiamo condotto questa intervista con Bima nei primi giorni di settembre 2025. Come vorresti presentarti? Sono uno scrittore, un prigioniero e un membro di una federazione anarchica che ha scelto di rimanere anonimo per motivi di sicurezza in questo momento spaventoso. Puoi fornire qualche informazione di contesto sulla rivolta attuale? Questa ondata di ribellione, iniziata a fine agosto 2025, è stata causata dall’accumulo di rabbia per varie questioni politiche ed economiche. Non c’era un problema unico. Ma tutto è degenerato a causa dei massicci aumenti delle imposte sulle case in tutta la regione, dovuti al deficit di bilancio del governo. Allo stesso tempo, i parlamentari hanno ricevuto un aumento di stipendio decuplicato. La situazione è stata aggravata dalle dichiarazioni spesso faziose dei funzionari. Ad esempio, il Reggente di Pati (il politico responsabile della supervisione del governo locale, delle politiche e dei servizi pubblici nella Reggenza di Pati, Giava Centrale, Indonesia) ha dichiarato: “Le tasse non saranno ridotte, nemmeno se si terrà una manifestazione di massa di 50.000 persone”. Pati è stata la prima città a esplodere, con un’affluenza di circa 100.000 persone il 10 agosto 2025. Le proteste contro l’aumento delle tasse si sono estese a Bone (nella provincia di Sulawesi Meridionale), poi ad altre città. Durante una manifestazione del 28 agosto a Giacarta, un fattorino di un’app di consegna di cibo online è stato ucciso dopo essere stato investito da un veicolo della polizia durante le proteste. Il giorno seguente, le manifestazioni si sono estese a molte città e continuano ancora oggi, mentre vi scrivo. Finora, almeno sei civili sono stati uccisi direttamente a causa della repressione della polizia, diverse abitazioni di funzionari sono state saccheggiate e una mezza dozzina di uffici della Camera dei Rappresentanti sono stati parzialmente o interamente incendiati. Eravamo convinti che questa ribellione si sarebbe placata, ma non è stato così. Quali tipi di gruppi sono stati coinvolti nella rivolta? E in che misura sono uniti? Sono numerose le organizzazioni, le reti e i gruppi che formulano richieste. Si potrebbe persino dire che ogni città ha le sue esigenze specifiche. In generale, le richieste “rivoluzionarie” sono due: la prima, proveniente dal Partito Socialista Indonesiano, Perserikatan Sosialis (PS), e l’altra, una rete informale e decentralizzata che ha emanato la Dichiarazione della Rivoluzione Federalista Indonesiana 2025, che chiede lo scioglimento dello Stato unitario e del sistema della DPR (Camera dei Rappresentanti indonesiana) e la sua sostituzione con un Confederalismo Democratico composto da migliaia di consigli popolari per l’attuazione della democrazia diretta. Ahmad Sahroni, membro della Camera dei Rappresentanti (DPR) del Partito Democratico Nazionale (NasDem), ha definito queste richieste “stupide”. Ciò ha portato all’attacco e al saccheggio della sua casa a Giacarta Nord il 30 agosto. Gli anarchici insurrezionalisti, gli individualisti e i post-sinistra si concentrano su attacchi e scontri di piazza, invocando la distruzione dello Stato e del capitalismo, ma senza preoccuparsi di una piattaforma o di un programma di rivendicazioni che si limitino a chiedere la riforma di ciò che già esiste. In genere non esiste un fronte unito, ma evitiamo un eccessivo settarismo ideologico. Purtroppo, ci sono anche liberali progressisti con richieste più riformiste, come la richiesta 17+8 (uno slogan attivista “pro-democrazia” che chiede che le richieste riformiste siano soddisfatte entro il 5 settembre 2025). Questo gruppo è fortemente influenzato dagli influencer liberali online che esortano a porre fine alle proteste. Questi influencer si sono spinti fino a sostenere che i manifestanti saranno ritenuti responsabili se l’esercito dichiarasse la legge marziale a causa della resistenza dimostrata nelle strade (tipico gaslighting centrista di recupero e demonizzazione della resistenza e delle organizzazioni rivoluzionarie). Fortunatamente, tutti gli elementi di sinistra e anarchici concordano sul fatto che le proteste dovrebbero intensificarsi. Non sappiamo ancora cosa accadrà, poiché questa guerra dei discorsi è ancora in corso. Onestamente, ci sono troppi gruppi coinvolti nella rivolta per offrire una risposta semplice. L’intero movimento di sinistra e anarchico di varie organizzazioni è sceso in piazza, ma non c’è stato un fronte unito. In ogni città, elementi progressisti della società, che si trattasse di studenti universitari, sindacati o persino studenti, hanno consolidato le loro azioni. Alcune azioni sono state spontanee e sono emerse come iniziative comunitarie non coordinate, come gli attacchi a posti e stazioni di polizia, in cui diversi di essi sono stati bruciati. In che modo gli anarchici contribuiscono alla rivolta? Sono un pessimista rivoluzionario, influenzato dal discorso dell’anarco-nichilismo. Ma continuo a sostenere la rivoluzione sociale perché non esiste uno spazio sociale vuoto. L’Indonesia è l’arcipelago più multiculturale del mondo, con migliaia di etnie e lingue. In alcune regioni sta emergendo un discorso separatista. Alcuni nobili di antiche monarchie spingono per il revivalismo. Ci sono anche fondamentalisti islamici autoritari e jihadisti che vogliono un califfato nel Paese. Quindi penso che sia impossibile per i rivoluzionari non offrire il loro programma come alternativa a tutte queste pessime possibilità. L’ondata di ribellione è un sintomo dell’imminente grande divisione, e gli anarchici devono assumere un ruolo. Altrimenti, le scelte sono pessime. Molto pessime. Cosa pensi che succederà con questa rivolta? E cosa vedi per il futuro del movimento anarchico in Indonesia? Sono pessimista al riguardo. Ci siamo affermati in diverse città, ma nel complesso siamo relativamente deboli, anche se fondamentalmente siamo piuttosto militanti. Siamo influenzati dall’approccio uruguaiano dell’Espesifismo, che prevede un’organizzazione a due livelli. Ciò significa che oltre ad aderire a organizzazioni politiche, aderiamo anche a movimenti di base come sindacati, organizzazioni studentesche, organizzazioni indigene e così via. Utilizziamo ancora la definizione classica di rivoluzione, ma per realizzarla è necessaria una solida base organizzativa popolare. Nonostante ciò, le recenti rivolte si sono ripetute come un ciclo dal 2019. Questo ci entusiasma perché significa che dobbiamo impegnarci per tenere il passo con le rivolte popolari e la volontà delle masse. Ma dobbiamo crescere e aumentare la nostra militanza per rimanere al passo con il ritmo della rabbia popolare. Non credo che ci saranno riforme a meno che non ci sia un violento rovesciamento del potere e il potere in carica non prometta riforme. L’attuale classe dirigente ha formato una coalizione gonfia che abbraccia tutta la sua precedente opposizione e “dà loro una fetta della torta”. Finora, siamo gli unici membri della rete antiautoritaria informale e decentralizzata a chiedere la rimozione del presidente e del vicepresidente. Il problema è che non c’è stata alcuna richiesta per la loro rimozione. Quindi, la riforma richiederà ancora tempo e una rivoluzione anarchica è impossibile a causa delle debolezze organizzative e dell’assenza di sindacati progressisti in grado di condurre uno sciopero nazionale. Tuttavia, la richiesta spontanea del popolo di sciogliere il parlamento attraverso l’hashtag #bubarkanDPR [“sciogliere il DPR”], il coinvolgimento di una massa più eterogenea di persone nelle proteste (l’Indonesia è nota per aver romanticizzato l’avanguardismo studentesco nel 1965 e nel 1998) e l’uso della violenza, rappresentano un progresso che sarebbe stato inimmaginabile un decennio fa. Gli anarchici hanno svolto un ruolo cruciale in questo. Tuttavia, personalmente non credo che il movimento anarchico porterà a una rivoluzione anarchica, anche se ne esistesse l’opportunità. Ma potrebbe esercitare un’enorme influenza libertaria attraverso un fronte unito che operi all’interno di gruppi consolidati. Ad esempio, la proposta di un confederalismo democratico rivoluzionario, che è in realtà in linea con le proposte anarchiche classiche, verrebbe probabilmente accettata dall’intero spettro dei movimenti di liberazione nazionale di sinistra e separatisti esistenti in alcune regioni. Forse. Anche le proteste del 2020 contro la Legge Omnibus sono state significative, ma la rivolta di quest’anno è la più sanguinosa, la più devastante e la più coinvolgente (abbiamo assistito a un notevole grado di radicalizzazione tra elementi della società). Non ha ancora superato l’escalation vista durante la caduta del regime militarista di Suharto nel 1998. Tuttavia, sono fiducioso che ciò possa accadere presto. Purtroppo, da ieri vi avverto che quando arriverà il momento atteso, non saremo pronti per la rivoluzione, anche se risponderemo principalmente partecipando a battaglie di strada. ALTRE VOCI DALL’INDONESIA Oltre all’intervista con Bima, il 2 settembre abbiamo ricevuto il seguente resoconto da Reza Rizkia a Giacarta: L’ondata di manifestazioni iniziate il 25 agosto 2025 in tutta l’Indonesia continua a dispiegarsi, lasciando dietro di sé una scia di tragedia e disordini. Quella che è iniziata come una protesta contro la proposta di un sussidio mensile di 50 milioni di rupie per l’alloggio dei parlamentari si è trasformata in un movimento nazionale con richieste più ampie: la valutazione delle prestazioni parlamentari, la riforma della polizia e la fine dell’uso eccessivo della forza da parte delle forze di sicurezza. Il 28 agosto, le tensioni sono aumentate dopo che un tassista motociclista, Affan Kurniawan, è stato investito e ucciso da un veicolo tattico della Brigata Mobile (Brimob) a Bendungan Hilir, Giacarta. Le immagini dell’incidente si sono diffuse rapidamente sui social media, scatenando proteste di solidarietà da parte di studenti e comunità di autisti delle piattaforme. La tragedia ha segnato un punto di svolta, amplificando la portata delle manifestazioni sia nella capitale che in tutto il Paese. La violenza si è presto estesa ad altre grandi città. A Makassar, i manifestanti hanno dato fuoco al palazzo del parlamento regionale (DPRD), uccidendo tre membri dello staff rimasti intrappolati all’interno. A Solo, un conducente di risciò di nome Sumari è morto negli scontri, mentre a Yogyakarta, lo studente Rheza Sendy Pratama è stato ucciso durante una manifestazione davanti al quartier generale della polizia regionale. Un’altra vittima, Rusmadiansyah, un conducente di risciò, è stato picchiato a morte dalla folla dopo essere stato accusato di essere un agente dei servizi segreti. Alcuni rapporti indicano anche altre vittime, tra cui uno studente di una scuola professionale a Pati. In totale, almeno sette-otto persone hanno perso la vita durante i disordini fino alla fine di agosto. Il governo ha risposto con le condoglianze. Il presidente Prabowo Subianto ha ordinato un’indagine aperta, mentre il capo della polizia nazionale e il capo della polizia di Giacarta hanno rilasciato pubbliche scuse per le vittime. Sette agenti della Brimob collegati alla morte di Affan Kurniawan sono stati arrestati e devono affrontare procedimenti legali. Tuttavia, la rabbia pubblica non accenna a placarsi. Al 2 settembre, le manifestazioni sono ancora in corso in diverse regioni con intensità sostenuta. Migliaia di manifestanti sono stati arrestati nell’ultima settimana, raggiungendo il picco il 29 agosto, quando oltre 1.300 persone sono state arrestate in un solo giorno. Allo stesso tempo, l’Alleanza dei Giornalisti Indipendenti (AJI) ha segnalato casi di violenza e ingerenze ai danni dei giornalisti che seguivano le proteste. Le manifestazioni di fine agosto segnano una delle più grandi ondate di protesta degli ultimi anni in Indonesia. Con il bilancio delle vittime in aumento, gli arresti di massa e i danni diffusi alle proprietà, l’opinione pubblica ora si chiede se il governo e il parlamento risponderanno alle richieste dei cittadini con riforme concrete, o se rischieranno di aggravare ulteriormente la crisi. Quando la rivolta iniziò a fare notizia a livello internazionale, anarchici anonimi scrissero diverse dichiarazioni descrivendo la situazione dal loro punto di vista, usando lo pseudonimo di “Arcipelago di Fuoco”. Volevamo includere anche le loro voci. 25 agosto 2025 “Giacarta non appartiene più alle élite corrotte. Migliaia di persone provenienti da ogni angolo del Paese hanno preso d’assalto la capitale. Questa non è solo una protesta, è un’esplosione collettiva di rabbia contro l’aumento delle tasse sulla casa, la corruzione senza fine e i cani poliziotto militari dello Stato. Dall’alba a mezzanotte, le strade si trasformano in un campo di battaglia di sfida. Urla, fuoco e pietre diventano il linguaggio della furia della gente. “Questo non è uno spettacolo di marionette delle élite; è rabbia pura, incontrollata, senza guida e impossibile da controllare”. 29 AGOSTO 2025 “I giovani arrabbiati si stanno ribellando, spinti dall’aumento delle tasse e da un esercito repressivo. Non c’è organizzazione; l’insurrezione è guidata da giovani anarchici, nichilisti e incontrollabili. Molti giovani anarchici delle associazioni studentesche delle scuole superiori vengono arrestati. Gli studenti delle scuole superiori sono l’energia. Circa 400 di loro sono stati arrestati il 25 agosto, secondo quanto riportato. La maggior parte delle azioni è coordinata in diretta sui social media. Di solito, qualche sindacato liberale o partito di opposizione controlla le narrazioni, ma non questa volta. Persino i media mainstream riconoscono che i social media sono la fonte della documentazione. I politici non possono più controllare le narrazioni. È tradizione da decenni che i corpi studenteschi esecutivi siano normalmente gli istigatori di questo tipo di manifestazioni, ma ogni anno questi mediatori vengono smascherati. Dagli studenti stessi. Ecco perché ONG, sindacati, “anarchici civili” e associazioni studentesche di sinistra e di destra odiano la fazione anti-organizzativa. “Che vadano tutti a quel paese. Noi stimoliamo i giovani ad agire da soli. “Gli individui non sono più spaventati dal dovere ideologico, dalle norme e da tutti quei valori esterni. “Ieri sera (28 agosto 2025), la polizia ha ucciso una persona. Sono scoppiate rivolte in tutto il paese contro l’aumento delle tasse. In diverse città, la rivolta è stata spontanea e auto-organizzata. L’immagine pubblica della polizia continua a sgretolarsi, mentre la gente sostiene i rivoltosi. Alcune cellule hanno coordinato altre azioni e i proclami nichilisti-insurrezionalisti stanno dominando la narrazione. “Account anonimi sui social media con migliaia di follower invocano un’insurrezione antipolitica. Ogni giorno, fanno proclami e forniscono spiegazioni convincenti. “I sindacalisti hanno annunciato che sarebbero scesi in piazza e che ‘non ci sarebbero state rivolte’, ma i giovani e i rivoltosi li hanno subito presi in giro sui social media. Lasciamo fare ai giovani. Possiamo solo stimolarli a essere più incontrollabili. Di notte, internet è andato a rotoli. Mentre gli “anarchici civili” chiedono consigli popolari, noi chiediamo di mandare tutto all’aria. Forniamo solo coordinamento di rete e dati tecnici per l’azione di strada. Non organizziamo mai veramente le persone. “A partire da venerdì 29 agosto, gli anarchici controllano sostanzialmente la narrazione. La gente sta rispondendo a livello nazionale all’appello per attaccare le stazioni di polizia e la polizia stessa. I mass media hanno perso il controllo dell’informazione e delle notizie. “La nostra rete continua a invocare vendetta dopo l’omicidio della polizia di ieri sera, e la situazione si fa sempre più critica. Le cellule sono nelle strade. “Si può vedere la rivolta su vari organi di informazione, anche se i video migliori si trovano solo sui social media”. Arcipelago di Fuoco “Questo va oltre le nostre previsioni. Di solito, durante una manifestazione, i manifestanti si limitavano a lanciare pietre o a bruciare uno pneumatico davanti all’ufficio. Non hanno mai fatto irruzione nell’edificio per dargli fuoco”. Anarchici anonimi in Indonesia
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